Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Reprenant après une pause de trois semaines, le procès Bemba a entendu cette semaine le témoignage de deux témoins. Les deux témoins ont travaillé étroitement avec le défunt président de la République centrafricaine (RCA), Ange-Félix Patassé, et ont témoigné que l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba ne commandait pas ses troupes déployées lors du conflit centrafricain. Ils ont déclaré que c’était plutôt les commandants loyaux à M. Patassé qui commandaient les troupes étrangères.

Un ancien membre de la garde présidentielle de M. Patassé, qui a témoigné sous le pseudonyme de ‘‘témoin D04-50’’, a déclaré que la milice de l’accusé était passée sous le commandement des généraux centrafricains. Il a également déclaré n’avoir jamais vu de membres du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba commettre de crimes.

Entretemps, le ‘‘témoin D04-07’’ a raconté que M. Bemba avait visité ses troupes sur le front et leur avait dit de « respecter » l’autorité des généraux locaux. « Il avait fait signe au général Bombayake. Le colonel Lengbe était à côté de lui », a déclaré le témoin.

Ferdinand Bombayake était le commandant de la garde présidentielle tandis que Thierry Lengbe commandait le centre des opérations militaires du pays. Les deux témoins qui témoignaient cette semaine ont cité le général Bombayake, le colonel Lengbe et le général André Mazzi, le chef d’état-major de l’armée centrafricaine, comme étant ceux qui commandaient les troupes de M. Bemba pendant le conflit.

Les deux témoins de cette semaine ont témoigné avec une déformation numérique de leurs voix et de leurs visages lors des parties de leurs dépositions retransmises en public. L’essentiel de leurs témoignages s’est déroulé à huis clos.

Le ‘‘témoin D04-50’’ a raconté l’arrivée des troupes de M. Bemba dans la capitale de la RCA, Bangui, le 30 octobre 2002. Il a indiqué que la garde présidentielle, connue également sous le nom d’USP, avait fourni des uniformes aux troupes congolaises. Ensuite, le MLC, la garde présidentielle, ainsi que les autres forces loyalistes au président Patassé, avaient lancé une offensive contre les insurgés.

Il a également affirmé que la garde présidentielle avait dirigé les troupes du MLC pendant les opérations car les troupes étrangères « ne connaissaient pas correctement le terrain ». Il a déclaré que l’USP collaborait également avec l’armée régulière du pays connue sous le nom de Forces Armées Centrafricaines (FACA).

« Qui commandait ces forces ? », a interrogé Marie-Edith Douzima-Lawson, une avocate représentant les victimes lors du procès.

Le témoin a répondu, « Le général et le colonel Lengbe des FACA ».

En octobre 2002, M. Bemba, le commandant en chef du MLC, a envoyé ses troupes dans le pays voisin pour aider les forces loyalistes de M. Patassé à lutter contre la rébellion de François Bozizé, chef d’état-major révoqué. Les rebelles avaient pris le pouvoir en mars 2003. M. Bemba est jugé pour manquement présumé à contrôler ou à punir ses troupes tandis qu’elles auraient violé, tué et pillé des civils pendant leurs cinq mois de présence dans le pays en conflit.

Le ‘‘témoin D04-57’’ a défendu les combattants de M. Bemba, indiquant qu’ils protégeaient les civils qui étaient déplacés lors de la tentative de coup d’état de 2001. Il a déclaré que les civils centrafricains étaient heureux de la protection qu’ils recevaient des combattants de l’accusé. En outre, le ‘‘témoin D04-57’’ a affirmé que le général Bozizé, l’actuel président de la RCA qui avait renversé M. Patassé en mars 2003, avait des citoyens congolais au sein de ses forces rebelles.

Le témoin n’a pas précisé quel poste il occupait mais a indiqué qu’il était un membre de haut rang pendant le régime de M. Patassé. « Le président m’a envoyé à ainsi que d’autres personnes dans les montagnes. Ils étaient heureux, ils étaient satisfaits », a déclaré le témoin au sujet des civils placés sous la protection des troupes du MLC. Cela se passait en 2001, lors de la tentative de coup d’état contre M. Patassé.

Il a également témoigné que, lors d’une visite dans le pays en conflit, M. Bemba avait ordonné à ses combattants d’obéir à l’autorité de ces commandants. Il a déclaré que le général Bombayake et le colonel Lengbe étaient présents lorsque M. Bemba s’était adressé à ses soldats.

Le témoin a également affirmé que dans les rangs des combattants de M. Bozizé figuraient de nombreux déserteurs de l’armée centrafricaine, des « mercenaires du Tchad » et « quelques congolais qui venaient à Bangui », que le témoin a indiqué avoir été recrutés par M. Bozizé.

L’avocat de la défense Aimé Kilolo-Musamba a demandé quelle était la langue parlée par les soldats combattant avec le général Bozizé.

« Certains parlaient sango. D’autres parlaient tchadien et d’autres encore lingala », a répondu le témoin. Le sango est une langue centrafricaine largement parlée à Bangui alors que le lingala est une langue originaire de la République démocratique du Congo, la plus parlée dans ce pays.

Le témoin a aussi déclaré que le général Bozizé avait recruté des citoyens congolais qui résidaient à Bangui bien avant l’arrivée des troupes de M. Bemba dans ce pays. « Je ne suis pas en mesure de vous donner une date exacte mais en me basant sur les renseignements que j’ai reçu, M. Bozizé était en train de recruter de jeunes cireurs de chaussures congolais bien avant ce jour-là », a indiqué le ‘‘témoin D04-57’’, faisant référence au 25 octobre 2002.

La déposition du ‘‘témoin D04-57’’ jette un doute sur l’identité des auteurs des crimes puisqu’il a affirmé que des locuteurs de lingala étaient présents dans les rangs des rebelles de M. Bozizé. Les témoins précédents ont déclaré que les auteurs parlaient lingala, ce qui les distinguait comme étant des membres de la milice de M. Bemba.

De plus, le témoin a indiqué que les combattants de M. Bemba étaient arrivés sur le territoire centrafricain au plus tôt le 30 octobre 2002, cinq jours après que les rebelles de M. Bozizé aient occupé plusieurs banlieues de Bangui. Les procureurs ont appelé des témoins qui ont témoigné sur des crimes commis dans ces zones avant cette date et ont affirmé que les auteurs étaient les soldats du MLC.

Les zones où les procureurs soutiennent que les crimes ont eu lieu sont PK 12, Boy-Rabé, Fou, Mongoumba, Bossangoa, Damara, Bossembélé, Sibut, Bozoum et Bossemptele mais la Cour a entendu cette semaine qu’un grand nombre de ces villes étaient sous le contrôle des rebelles de M. Bozizé pendant la dernière semaine d’octobre 2002.

Le ‘‘témoin D04-57’’ a déclaré avoir appris l’arrivée des troupes congolaises sur un talkie-walkie et s’être rendu sur la rive du fleuve pour les accueillir. Les armes, les uniformes, les munitions et les allocations des soldats pour acheter de la nourriture et d’autres nécessités étaient fournis aux troupes étrangères par l’armée centrafricaine. Il a également indiqué que les commandants de M. Bemba dans le pays en conflit avaient reçu des téléphones satellite Thuraya qu’ils utilisaient pour communiquer avec les trois commandants centrafricains auxquels ils faisaient des rapports.

Le procès se poursuivra lundi 22 octobre 2012.

 

2 Commentaires
  1. Nous voullons que mr.bemba soit jugé correctement,et toutes les charges présumés contre mr.bemba rebondu par leurs auteurs j’ai démande àla cpi de jugé mr. Bemba sans complexe car l’humilité de jp bemba rémonte dans son valeur d’un patriote congolais que nous avons tous surnomé “mwana congo” qui veut dire simple le fils du pays.

  2. il apparait maintenant claire que le leader du MLC n’est pour rien. Donc nous demandons au juges de la CPI, de dire seulement le droit.


Contact