L’expert militaire Jacques Seara a déclaré que les autorités militaires de la République centrafricaine (RCA) avait l’obligation de discipliner les soldats de Jean-Pierre Bemba qui combattaient à leurs cotés.
L’expert, qui témoignait pour la défense, a indiqué que puisque les combattants du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) étaient à la charge et sous l’autorité des commandants centrafricains, c’était eux qui devaient discipliner les soldats.
Les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) soutiennent que même si M. Bemba était basé au Congo à l’époque du conflit, il était de son devoir de discipliner ses soldats et qu’il avait les moyens de discipliner ces combattants qui auraient commis des atrocités dans le pays voisin. Il est jugé pour manquement présumé, en tant que commandant, à contenir ses soldats déchaînés. Il a nié les accusations.
« Le chef d’état-major des forces centrafricaines avait le pouvoir de prendre de telles mesures [disciplinaires] », a déclaré le général Jacques Seara lors du réinterrogatoire mené par l’avocat de la défense Aimé Kilolo-Musamba. M. Kilolo-Musamba a demandé si le colonel Mustafa Muzika, qui commandait les forces congolaises déployées, avait « la responsabilité finale des mesures disciplinaires dans tous les cas où des infractions disciplinaires se produisaient en RCA ».
M. Kilolo-Musamba a également demandé à l’expert quel tribunal avait entrepris des procédures judiciaires relatives aux crimes que le MLC aurait commis dans le pays en conflit. L’expert a répondu qu’il n’y avait pas de position bien arrêtée à ce sujet avant l’arrivée des troupes congolaises sur le territoire centrafricain. Il a déclaré que dans ce cas, le chef d’état-major des forces armées de la RCA devait consulter ses ministres de la défense et de la justice pour prendre une décision.
Le général Seara a ajouté, « Il semble qu’il y ait eu un accord pour ces soldats pour qu’ils soient renvoyés en RDC afin qu’ils y soient jugés, aussi certains ont eu l’impression que les autorités centrafricaines ne voulaient pas les juger », a-t’il ajouté.
Le général Seara a toutefois indiqué à la Cour qu’il manquait deux documents dans le dossier du tribunal qui auraient permis de cerner des points contestés ou non connus. Le premier document est l’archive des ordres opérationnels émis par le Centre de commandement des opérations (CCO) centrafricain, l’organe ayant mené la campagne du gouvernement contre les insurgés.
Le second est le journal ou le registre des activités quotidiennes des opérations. L’expert a expliqué que cette archive devrait comprendre, entre autres, un enregistrement quotidien du nombre d’ordres donnés, de personnes blessées et des unités auxquelles elles appartenaient ainsi que des rapports particuliers des incidents, incluant les crimes éventuels ayant été commis.
« Si ces deux documents avaient été disponibles, ils auraient apporté une contribution importante pour établir ce qui s’est passé lors des opérations et en dehors de ces opérations sur une base journalière », a déclaré le général Seara. Il a également fait remarquer que, « Si ces éléments avaient été notés dans un journal, nous aurions pu voir quelles mesures avaient été prises par le centre de commandement des opérations pour gérer ces incidents … mais nous ne savons rien, nous sommes dans le flou ».
Le général, qui témoigne depuis mardi dernier en tant que premier témoin de la défense, a conclu sa déposition aujourd’hui. Il a déclaré à la Cour présidée par le juge Sylvia Steiner que M. Bemba n’avait pas les moyens de commander ou de contrôler ses troupes qui étaient présentes sur la ligne de front en République centrafricaine.
Le procès reprendra lundi 3 septembre 2012.
tous nous somme deriére notre leader du MLC avec DIEU nous vaincrons justice sera rendu en notre faveur