Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, un témoin a déclaré au procès pour crimes de guerre de l’ancien chef de l’opposition congolais Jean-Pierre Bemba qui se déroule devant la Cour pénale internationale (CPI) que des civils centrafricains commettaient des pillages dans son quartier.

Elle a indiqué que ces civils faisaient peur aux gens pour qu’ils s’enfuient de leurs maisons, en prétendant que des soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba allaient venir les attaquer. Le témoin a déclaré que des civils du quartier volaient ensuite dans les maisons lorsque leurs propriétaires se cachaient.

Le ‘‘témoin 29’’ a expliqué qu’elle s’était enfuie de sa maison située dans une zone dénommée Mongoumba, près de la capitale du pays Bangui, après avoir été attaqué par des soldats qu’elle pensait appartenir au MLC. En deux occasions, il lui avait été impossible de parvenir jusqu’à sa maison lorsqu’elle avait tenté de rentrer chez elle.

« Lorsque nous nous sommes rapprochés de la ville, des jeunes gens nous ont mis en garde et nous avons eu peur. Ce n’est que plus tard que nous avons réalisé que nos poulets et nos canards avaient été volés. Nous avons compris que ce n’étaient pas les Banyamulenge [soldats congolais] mais les jeunes gens qui nous avaient effrayés en nous disant de rester dans la brousse dans le but de voler nos biens », a affirmé le témoin. Elle a poursuivi, « Le vol n’a pas été commis par les Banyamulenge car ils n’ont pas passé suffisamment de temps à Mongoumba pour voler les animaux. Ce sont les jeunes qui sont restés en ville qui ont tué nos animaux domestiques afin de les manger ».

L’avocat de la défense Nkwebe Liriss a demandé au témoin combien de temps le MLC avait occupé Mongoumba.

« Ils sont arrivés le matin. Le soir, ils avaient quitté la ville », a-t-elle répondu. Selon elle, les soldats de M. Bemba étaient arrivés dans son quartier le 5 mars 2003.

Le ‘‘témoin 29’’ avait indiqué hier avoir été violé par des soldats du MLC. Elle a déclaré à la Cour présidée par le juge Sylvia Steiner que huit mois après l’attaque, elle avait eu des résultats positifs au test de dépistage du VIH, le virus qui provoque le syndrome d’immunodéficience acquise (sida).

Entretemps, la défense a présenté aujourd’hui une carte de Mongoumba et des villes environnantes situées en RCA, la République centrafricaine (RCA) et au Congo. M. Nkwebe a ensuite indiqué que n’importe quel habitant de ces villes pouvait s’être rendu à Mongoumba à pied, en bicyclette, en pirogue ou par bateau et pouvait avoir perpétré les crimes dans cette ville en raison de la libre “circulation’’ des personnes et des groupes depuis et vers Mongoumba.

Les procureurs de la CPI affirment que M. Bemba, en tant que commandant militaire du MLC, est responsable des meurtres, viols et pillages commis par ses troupes sur les civils centrafricains entre octobre 2002 et mars 2003. Les troupes étaient présentes dans le pays pour aider le président en exercice, Ange-Félix Patassé, à combattre une tentative de coup d’état. La défense de M. Bemba a déclaré qu’à l’époque de nombreuses troupes étaient présentes en RCA et que n’importe laquelle d’entre elles avait pu commettre les crimes dont il est accusé.

Le procès reprendra vendredi avec la déposition d’un nouveau témoin de l’accusation.


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