Aujourd’hui, lors du procès de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, le 30ème témoin à charge s’est présenté à la barre et a évoqué la structure organisationnelle de la branche armée du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), le groupe dirigé par l’accusé.
Témoignant sous le pseudonyme de ‘‘témoin 65’’, il a indiqué que le groupe avait cinq brigades, dont chacune était chargée d’une zone géographique spécifique.
« Il y avait la brigade Alpha, la brigade Bravo, la brigade Bravoet la brigade Delta », a déclaré le témoin.
Les retransmissions de la déposition de ce témoin en dehors de la salle d’audience présentaient une déformation numérique du visage et de la voix afin de ne pas divulguer son identité. Le témoin n’a passé que de brefs moments en séance publique. En effet, la suite de son interrogatoire mené par l’avocat de l’accusation Massimo Scaliotti au sujet des brigades s’est déroulée à huis clos.
Les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) affirment que M. Bemba, en tant que commandant en chef du MLC, est responsable de trois crimes de guerre et deux crimes contre l’humanité. Ils prétendent que sa responsabilité découle de son manquement à arrêter ou punir ses troupes alors qu’elles commettaient des actes de violence envers les civils lorsqu’elles furent déployées en République centrafricaine (RCA) entre octobre 2002 et mars 2003. M. Bemba a plaidé non coupable pour l’ensemble des chefs d’accusation retenus à son encontre.
L’accusation a, jusqu’à présent, appelé 30 des 40 témoins qu’elle a cité à comparaître pour témoigner contre M. Bemba. Les procureurs ont déclaré que la plupart des témoins restants étaient des membres du MLC qui apporteraient des témoignages sur la structure de commandement des opérations en RCA et qui démontreraient un lien entre M. Bemba et les crimes pour lesquels il est poursuivi.
D’après les témoignages apportés jusqu’à présent par les témoins de « l’intérieur », M. Bemba a entretenu des contacts téléphoniques réguliers avec ses commandants chargés des opérations centrafricaines. Ces témoins ont également affirmé que M. Bemba avait connaissance des pillages, meurtres et viols que ses troupes perpétraient mais qu’il n’avait pris aucune mesure décisive pour les contenir.
Le ‘‘témoin 65’’ poursuivra son témoignage demain matin.