Après une pause d’un mois, le procès de Jean-Pierre Bemba qui se tient actuellement devant la Cour pénale internationale (CPI) devrait reprendre mardi pour entendre le témoignage de victimes sélectionnées pour participer au procès. Les juges avaient précédemment choisi la date de jeudi dernier pour la comparution des victimes autorisées à apporter leur témoignage au procès mais pour des motifs inconnus, elle a été reportée au mardi 1er mai.
M. Bemba, qui est accusé de trois crimes de guerre et de deux crimes contre l’humanité, est jugé devant le tribunal basé à La Haye depuis novembre 2010. Les procureurs ont terminé la présentation de leurs éléments le mois dernier après avoir appelé à la barre 40 témoins. Ces derniers comprenaient des témoins de crimes (des personnes présentées par les procureurs comme des victimes de crimes, des témoins de scènes de violence ou comme pouvant apporter un témoignage sur les crimes présumés) ainsi que des témoins experts et des anciens membres du Mouvement pour la libération du Congo (MLC).
Dans une décision du 22 février 2012, les juges Sylvia Steiner, Joyce Aluoch et Kuniko Ozaki ont permis à cinq victimes d’apporter leur témoignage après la clôture de la plaidoirie de l’accusation et avant le début de celle de la défense. Deux victimes ont été autorisées à apporter un témoignage oral tandis que les trois autres doivent exprimer leurs points de vue et leurs préoccupations par un moyen qui reste encore à déterminer par les juges.
Une des victimes autorisée à se présenter à la barre est une victime de viol et de pillage perpétrés dans la ville de Mongoumba en République centrafricaine (RCA). Elle a également été témoin de plusieurs cas de pillage et de meurtre en divers lieux qui auraient été commis par les soldats de M. Bemba. La deuxième victime devrait également témoigner sur des meurtres, viols et pillages commis par les troupes congolaises. De plus, cette victime aurait assisté à la visite de M. Bemba dans la ville de Sibut.
De tous les procès qui se déroulent devant la CPI, celui de M. Bemba présente le nombre le plus important de victimes participant à un procès. Au début du procès, 135 victimes ont été autorisées à participer. En décembre 2011, ce nombre s’élevait à 1 861. Á ce jour, le nombre total de victimes participant au procès est de 2 744.
129 victimes participaient au procès du chef de milice congolais Thomas Lubanga, qui a été condamné le mois dernier pour utilisation et conscription d’enfants soldats. Dans le procès commun en cours de deux autres chefs de milices congolais, Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui, il y a 365 victimes participantes.
Les procureurs de la CPI affirment que M. Bemba, en tant que commandant en chef du MLC, est responsable des meurtres, viols et pillages commis par ses troupes sur les civils centrafricains. Les troupes congolaises figuraient parmi les nombreux groupes armés en activité lors du conflit armé de 2002-2003 qui s’est déroulé en RCA. Il a nié les accusations.
