Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Un témoin a déclaré aujourd’hui que les troupes congolaises de l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba n’opéraient pas indépendamment de l’armée de la République centrafricaine (RCA) lors de leur déploiement dans ce pays.

Témoignant pour la deuxième journée, le ‘‘témoin D04-51’’ a affirmé que les troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) « étaient toujours » avec l’armée locale pendant les opérations contre les forces rebelles de François Bozizé.

M. Bemba a soutenu que ses soldats qui étaient déployés dans ce pays n’étaient pas sous son commandement mais sous celui des autorités du pays. Le président centrafricain de l’époque, Ange-Félix Patassé, avait invité les combattants congolais pour l’aider à combattre les insurgés.

Le ‘‘témoin D04-51’’ a affirmé que les troupes congolaises et l’armée centrafricaine « étaient toujours ensemble sur le terrain » jusqu’à ce que M. Bozizé prenne le pouvoir en mars 2003.

Il a déclaré que toutes les opérations menées contre les rebelles étaient « conjointes » et parce que les soldats du MLC ne connaissaient pas le terrain, les soldats locaux montraient le chemin. Le témoin a indiqué que certains soldats centrafricains servaient de chauffeurs aux troupes congolaises.

Le témoin a également indiqué que tous les ordres destinés à faire avancer les troupes conjointes étaient émis par le Centre de commandement des opérations (CCO) qui coordonnait toutes les opérations militaires contre les insurgés. Ces ordres étaient données via une radio sur une fréquence partagé entre les troupes locales et les troupes étrangères.

La déposition de ce témoin contredit celle donnée par l’ancien chef du CCOP, le colonel Thierry Lengbe. Ayant témoigné pour l’accusation en novembre dernier, il a déclaré que les forces de l’accusé et l’armée locale n’avait conduit qu’une seule opération conjointe.

« Il n’y a eu qu’une seule opération le 27 [octobre 2002] pour repousser les hommes de Bozizé au-delà du Point Kilomètre 13. Il n’y a pas eu d’autre opération conjointe », a expliqué le colonel Lengbe qui dirigeait le centre entre octobre et novembre 2002.

Le ‘‘témoin D04-51’’ a également témoigné que les troupes congolaises n’étaient pas arrivées dans le pays avant le 30 octobre 2002, contestant les dates d’arrivée antérieures données par certains témoins.

M. Bemba est accusé de trois chefs de crimes de guerre (viol, meurtre et pillage) et de deux chefs de crimes contre l’humanité (viol et meurtre). Les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) soutiennent qu’il n’a ni contrôlé ni puni ses troupes du MLC qui ont commis des actes de violence sur des civils centrafricains.

Le ‘‘témoin D04-51’’ poursuivra sa déposition demain matin.

 


Contact