Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

La Cour pénale internationale (CPI) a entendu aujourd’hui que Jean-Pierre Bemba n’avait pas la capacité de commander seul la milice privée. Selon le nouveau témoin, qui témoignait sous un pseudonyme, l’ancien vice-président du Congo possédait une formation militaire « élémentaire » qui ne lui permettait pas de prendre personnellement des décisions importantes concernant les opérations militaires.

« La planification des opérations n’était pas été faite par une seule personne. Elle était réalisée par l’état major, une entité qui possédait un chef, à savoir le chef d’état major. C’était un travail d’équipe », a déclaré le ‘‘témoin D04-21’’. Témoignant sur les opérations du groupe en République démocratique du Congo, il a affirmé que c’était le chef d’état-major qui communiquait les ordres aux commandants du bataillon sur le terrain.

Le témoin était auparavant un membre de haut rang du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), le groupe que M. Bemba a dirigé et dont les combattants auraient été, selon les procureurs, mal entraînés, indisciplinés et ignorants du code de conduite de la milice.

M. Bemba est jugé pour manquement à contrôler ses troupes qui, selon les procureurs, auraient agressé les civils en République centrafricaine en 2002 et 2003. M. Bemba argue pour sa défense que, une fois que ses troupes avaient quitté le territoire congolais, elles étaient passées sous le commandement des autorités centrafricaines.

Le ‘‘témoin D04-21’’ est le dix-septième témoin à se présenter pour M. Bemba au procès pour crimes de guerre qui se tient devant le tribunal basé à La Haye. Il a témoigné via un lien vidéo depuis un lieu dont le nom n’a pas été divulgué.

Le témoin a déclaré que les soldats du MLC étaient bien entraînés, quel qu’ait été leur rang. Le témoin a expliqué, « Nous étions assez chanceux pour avoir au sein de l’organisation des officiers très gradés dont la plupart provenaient d’académies militaires renommées » telles que Sandhurst au Royaume-Uni et West Point aux États-Unis.

Il a indiqué que le code de conduite du groupe était le document « le mieux connu »et qu’il avait été communiqué lors de l’entraînement.

« Il y avait une sensibilisation lors de l’entraînement. Un discours ou un exposé moralisateur était prononcé, leur répétant les dispositions du code », a affirmé le témoin. C’était pour garantir de « bonnes relations »entre le MLC et les civils dans les zones que le groupe contrôlait.

Avant qu’un accord de paix ne permette l’intégration des combattants de M. Bemba dans l’armée nationale, le MLC était une force rebelle qui contrôlait le nord du Congo.

La semaine dernière, les juges ont autorisés le ‘‘témoin D04-21’’ à déposer via un lien vidéo après qu’il ait « fermement » refusé par deux fois de se rendre au siège de la Cour pour cause de maladie d’un proche. Les juges ont également accordé au témoin des mesures de protection, notamment une déformation numérique de la voix et du visage lors des diffusions de son témoignage afin de protéger son identité.

Qualifiant le ‘‘témoin D04-21’’ de témoin important, les procureurs se sont opposés à la proposition de témoignage à distance. Ils ont accusé la défense de chercher « systématiquement » à présenter le témoignage de ses témoins importants via un lien vidéo. Parmi les 63 témoins de la défense proposés, cette personne est la troisième à déposer par le biais d’un lien vidéo. Lors des la présentation de ses moyens, l’accusation a appelé 40 témoins à comparaître dont trois ont témoigné via un lien vidéo.

Le ‘‘témoin D04-21’’ poursuivra sa déposition demain matin.

 


Contact