Cette semaine, deux anciens soldats des forces armées de la République centrafricaine (FACA) ont témoigné en faveur de Jean-Pierre Bemba, le chef d’opposition congolais jugé devant la Cour pénale internationale (CPI). Les deux témoins ont apporté leur déposition avec des pseudonymes et via un lien vidéo depuis des lieux dont le nom n’a pas été divulgué.
Un troisième témoin, qui a conclu son témoignage cette semaine, était un ancien officier militaire de la branche armée du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), le groupe créé par M. Bemba. Il a témoigné sur les systèmes de commandement et de contrôle du groupe, particulièrement lors du premier déploiement de son contingent dans un pays voisin en 2001.
L’ancien officier du MLC a affirmé que tous les ordres qu’il avait reçus lorsqu‘il commandait le contingent congolais déployé dans Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), provenaient du général François Bozizé, qui était le chef d’état-major des FACA et le commandant d’opérations de la campagne contre l’insurrection. Témoignant sous un pseudonyme de ‘‘témoin D04-18’’, il a soutenu qu’il n’existait aucun moyen de communication entre M. Bemba, qui était situé à plusieurs centaines de kilomètres de Bangui, et les soldats du MLC.
Les procureurs ont interrogé le ‘‘témoin D04-18’’ sur les différences entre son témoignage et le récit que M. Bemba a donné dans son livre. Alors que M. Bemba prétend dans son livre avoir donné des ordres à ses combattants déployés en RCA en 2001, le témoin affirme que le commandant en chef du groupe n’a jamais donné de tels ordres.
« Ainsi vous êtes en désaccord chaque fois que M. Bemba a dit ‘j’ai donné l’ordre ? », a demandé l’avocat de l’accusation Horejah Bala-Gaye, faisant référence à son livre.
Le témoin a répondu, « Á l’époque où je me suis rendu à Bangui, je n’ai eu aucun contact direct avec M. Bemba. Je travaillais avec un talkie-walkie qui m’avait été donné par les FACA. Je n’ai jamais eu de contact direct avec M. Bemba et je n’ai jamais reçu d’ordre direct de sa part ».
Le ‘‘témoin D04-18’’ a indiqué que le chef d’opposition congolais était extrêmement occupé en 2002 et 2003, la période pendant laquelle les procureurs de la CPI affirment qu’il avait connaissance des crimes de ses troupes mais sans qu’il prenne une mesure contre ces exactions. « Il n’avait simplement pas le temps de surveiller la situation à Bangui », a déclaré le témoin.
Le ‘‘témoin D04-18’’ a également affirmé que conformément à la hiérarchie du MLC, la responsabilité de la discipline militaire dépendait du chef d’état-major et non de M. Bemba.
L’accusation affirme que les forces congolaises déployées en RCA en 2002 et 2003 ont commis des viols, des meurtres et des pillages. De plus, l’accusation soutient que, bien que M. Bemba agissait en réalité en tant que commandant militaire et exerçait une autorité et un contrôle effectifs sur les troupes du MLC qui auraient commis ces crimes, il « n’avait pas pris toutes les mesures nécessaires et raisonnables dont il disposait pour empêcher ou réprimer leur commission. »
M. Bemba nie avoir eu la capacité de commander ses troupes qui avaient été déployées en dehors de la RDC, où il était basé. Il a également indiqué que n’importe laquelle des nombreuses forces ayant participé au conflit pouvait avoir commis les crimes que les procureurs imputent à ses combattants.
Entretemps, des anciens soldats centrafricains, le ‘‘témoin D04-02’’ et le ‘‘témoin D04-09’’, ont rejeté les crimes commis à l’encontre des civils sur les rebelles de M. Bozizé.
« Le général Bozizé et ses soldats étaient les seuls responsables de la paralysie des quartiers nord de Bangui », a indiqué le ‘‘témoin D04-02’’.
Le ‘‘témoin D04-02’’ a déclaré que les rebelles de M. Bozizé perpétraient des meurtres, des viols et des pillages. « Ils prenaient des véhicules, des appareils domestiques, les portes d’entrée étaient forcées et les personnes étaient tuées. Tout le monde le savait », a-t-il indiqué. De plus, « des destructions massives avaient également eu lieu » les jours suivants la prise du pouvoir par les rebelles le 15 mars 2003.
Le témoin a affirmé que bien qu’il n’ait pas assisté à ces crimes, il avait vu des cadavres dont certains de civils et d’autres de soldats, dans toute la ville. Il avait également entendu des récits d’habitants sur des viols et des pillages.
Un autre ancien officier militaire centrafricain qui a témoigné sous le pseudonyme de ‘‘témoin D04-09’’, a raconté que, au début des opérations destinées à repousser les rebelles hors de Bangui, son unité avait vu des cadavres dans la ville de Boy-Rabé, qui semblaient être sur place depuis plusieurs jours. Les cadavres comprenaient ceux de « jeunes garçons, de 13 ou 15 ans environ et celui d’une femme avec son bébé ». Les rebelles de M. Bozizé avaient occupé la ville.
« Je pense que les rebelles, voyant que nous avancions, avaient commencé à tirer dans tous les sens et des balles perdues avaient atteint des civils », a-t’il expliqué.
« Un soldat de votre unité a-t’il tué ces personnes ou pillé ces maisons ? », a demandé l’avocat de la défense Peter Haynes.
Le témoin a répondu que les cadavres étaient sur place depuis deux ou trois jours. De plus, les maisons avaient été pillées avant que son unité n’arrive dans la zone.
Le ‘‘témoin D04-09’’ a déclaré que lorsque les soldats de M. Bemba étaient arrivés dans son camp militaire, ils avaient été associés à des soldats centrafricains avant que les opérations conjointes contre l’insurrection ne commencent. Il a indiqué qu’un soldat centrafricain qui « connaissait très bien les collines et les chemins à emprunter pour les opérations », commandait chaque groupe comprenant des soldats étrangers et locaux. Le témoin a affirmé que le général Ferdinand Bombayake de l’armée de RCA était le commandant en chef de toutes les opérations.
Lors du contre-interrogatoire mené par l’avocat de l’accusation Eric Iverson, le ‘‘témoin D04-09’’ a expliqué que lors de leur séjour de deux semaines au PK 12, il avait entendu des plaintes au sujet de soldats pillant les biens de civils. Toutefois, à la suite d’enquêtes et de l’arrestation de certains suspects, on s’est « rendu compte » que des immigrants congolais, qui avaient fait des petits boulots à Bangui avant le début des combats, en étaient les auteurs. Dénommés généralement « cireurs de chaussures », ces personnes auraient acheté des uniformes militaires et des armes.
Le procès se poursuivra lundi 17 juin.
Pourquoi les vrais témoins sont-ils tenus à l’écart du procès?
Je pense qu’il y avait le demandeur de services (Patassé) et aussi les membres de son équipe gouvernementale comme premier ministre, chef d’état-major et autres. Pourquoi ces gens n’ont jamais été invités à témoigner ni par le procureur ou par l’accusé? Bozizé est toujours vivant, pourquoi n’est-il pas invité à donner sa version de fait? Pourquoi ne prend-on pas en considération les déclaration de Patassé et de son premier ministre à l’époque de faits qui innoncentent tous Bemba?
N’étant pas juriste, je ne comprends rien la logique de ce procès. Je suis tenté à donner raison à ceux qui disent que c’est un procès politique.
Il est invraisemblable que ces grands enquêteurs de la CPI (Commission Pourrie et Injuste) ne sont pas capables de faire comparaître les vrais auteurs de ces crimes qu’ ils accablent ce garçon JP Bemba.
Aujourd’hui ni Bozizé ni Patassé, personne n’est au pouvoir et ils peuvent bien comparaître. Pourquoi ne le font-ils pas Mr L’argentin Di Campo. Si ceux qui témoignent pour JP Bemba sont soudoyés alors les enquêteurs qui n’interrogent pas les vrais temoins ou coupables ne les sont pas?
Vous aurez à racconter un jour comme on le sait pzr expérience que tous ceux qui assument le genre des vos fonctions finissent par dire qu’ils avaient opéré parfois sous les influences des des plus puissants de ce monde. On le sait. Vous nous direz pourquoi Kagame, Nkunda mais surtout personne à votre connaissance n’est responsable de la decimation des populations congolaises de L’Est. Bon boulot et ça sent les magouilles.