Aujourd’hui, le 40ème témoin appelé par l’accusation au procès de Jean-Pierre Bemba a poursuivi à huis clos son témoignage apporté devant la Cour pénale internationale (CPI). Se présentant sous le pseudonyme de ‘‘témoin 36’’, il a débuté son témoignage mardi dernier et dépose via un lien vidéo depuis la République démocratique du Congo.
Le ‘‘témoin 36’’ est un ancien membre de la milice privée de l’accusé et est le dernier témoin à se présenter avant que l’accusation n’achève la présentation de son dossier au cours de ce procès qui s’est ouvert le 22 novembre 2010. Les procureurs avaient auparavant appelé quatre témoins experts, 12 témoins et 23 personnes présentées comme des victimes, des témoins de violence ou pouvant apporter des témoignages sur des éléments des crimes commis.
M. Bemba, 49 ans, est jugé par un tribunal basé à La Haye pour les crimes de meurtre, viol et pillage qui auraient été commis par ses troupes lors de leur déploiement dans le conflit armé qui a ravagé la République centrafricaine (RCA). Il a plaidé non coupable des trois crimes de guerre et des deux crimes contre l’humanité découlant, selon les procureurs, de son manquement à contrôler ou à punir ses soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) qui ont commis les saccages.
Les troupes étaient présentes dans le pays voisin pour aider le président menacé, Ange-Félix Patassé, à combattre une tentative de coup d’état menée par le président actuel François Bozizé. Tout en niant les charges portées à son encontre, M. Bemba a affirmé que, une fois que les troupes avaient traversé la frontière entre le Congo et la RCA, elles étaient passées sous le commandement des autorités centrafricaines et n’étaient plus sous le sien. Il a ensuite soutenu que, hormis le MLC, d’autres forces participant au conflit pouvaient avoir perpétré les crimes présumés.
Ces groupes comprenaient les forces dirigées par le colonel Abdoulaye Miskine qui ne relevait pas de l’armée régulière et qui rendait des comptes directement au président, la SCPS (la Société centrafricaine de protection et de surveillance), le groupe de sécurité présidentielle connu sous le nom d’Unité de sécurité présidentielle (USP), des forces libyennes ainsi que des troupes issues du regroupement régional de 21 pays, la Communauté des États sahélo-sahariens, le CEN-SAD ainsi que groupes militaires ethniques et des rebelles menés par M. Bozizé.
La plupart des témoins du procès Bemba se sont présentés à la barre avec une protection de leurs identités afin de les protéger d’éventuelles représailles. Jusqu’à six anciens membres du groupe dirigé par l’accusé ont apporté la totalité de leur témoignage à huis clos.
Le procès devrait se poursuivre demain matin.