Le dixième témoin de la défense dans le cadre du procès du leader de l’opposition congolaise Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI) a pris la barre des témoins aujourd’hui, mais l’intégralité de sa déposition a été entendue à huis clos.
Sous le pseudonyme « Témoin D04-55 », cette personne a bénéficié de mesures de protection à l’audience, en particulier d’altération de l’image et de la voix lors des diffusions publiques de son témoignage pour protéger son identité. La Juge Sylvia Steiner a émis l’ordonnance relative aux mesures de protection à huis clos.
Avant le début de son témoignage ce matin, le témoin a exprimé ses préoccupations quant à sa sécurité et celle de sa famille. « Je suis personnellement convaincu que je dois bénéficier d’un huis clos complet », a-t-il dit.
Aimé Kilolo-Musamba, l’avocat de la défense, a demandé aux juges une interruption pour passer au huis clos lors de l’interrogatoire initial du témoin. L’audience s’est poursuivie à huis clos pendant le reste de la journée.
M. Bemba est jugé à La Haye pour ne pas s’être opposé aux crimes que ses troupes auraient commis lors du conflit armé de 2002-2003 en République Centrafricaine (RCA) et pour ne pas les avoir punis. Les procureurs affirment que les soldats de son Mouvement pour la libération du Congo (MLC) ont commis des actes relevant de l’assassinat, du viol et du pillage à grande échelle lors de leur déploiement dans le pays voisin. M. Bemba a plaidé non coupable de trois crimes de guerre et deux crimes contre l’humanité.
Le procès qui a commencé en novembre 2010 est entendu par les juges Steiner, Kuniko Ozaki, et Joyce Aluoch. De nombreux témoins ont comparu lors du procès et fait l’objet de mesures de protection pour préserver le secret de leur identité et éviter des représailles potentielles.
L’audience doit reprendre demain matin.