Cette après-midi, le dixième témoin appelé par Jean-Pierre Bemba, accusé de crimes de guerre, a conclu sa déposition à huis clos. Presque toutes les preuves avancées par le « Témoin D0-55 » ont été entendues à huis clos depuis qu’il a pris la barre des témoins lundi.
Lors de sa comparution d’hier, le « Témoin D04-55 » a nié les suggestions du procureur selon lesquelles les avocats de la défense l’auraient instruit quant à ce qu’il devait dire au tribunal. « Il ne m’ont pas dit ce que je devais dire à la Cour. Personne ne peut me préparer pour ce que j’ai à dire », a dit le témoin. Aucune de ses preuves Aucune de ses preuves de fond n’a toutefois été entendue en audience publique.
Le procès de Monsieur Bemba devant le tribunal de La Haye s’est ouvert en novembre 2010 et les procureurs ont appelé 40 témoins à l’appui de leur dossier. La défense est entendue depuis le mois d’août 2012, et dix des 64 témoins proposés par la défense ont déjà comparu.
M. Bemba est accusé de deux crimes contre l’humanité (assassinat et viol) et de trois crimes de guerre (assassinat, viol et pillage) devant la Cour pénale internationale. Les crimes en question auraient été commis par son groupe militaire, le Mouvement de libération du Congo (MLC), en République Centrafricaine entre le 26 octobre 2002 et le 15 mars 2003.
L’ancien sénateur congolais a reconnu que ses troupes sont passées dans le pays voisin pendant cette période pour aider le président de la RC à l’époque, Ange-Félix Patassé, à mettre en échec une tentative de coup d’état. Il a toutefois nié ces accusations, avançant que, lorsque les troupes ont franchi la frontière en provenance du territoire congolais, elles étaient sous le commandement de M. Patassé. Par ailleurs, il affirme que n’importe quel autre groupe armé actif impliqué dans le cadre du conflit aurait pu commettre les crimes allégués.
Avant de mettre fin à la séance de cette après-midi, le Juge Sylvia Steiner a annoncé que la cour « a des difficultés à éviter les vides » entre les témoignages des témoins à venir. Le Juge Steiner a ordonné à l’unité des victimes et témoins (Victims and Witnesses Unit ou VWU) de travailler avec l’équipe de la défense pour veiller à ce que le prochain témoin disponibles puisse comparaître le lundi 5 novembre 2012, lors de la reprise du procès.