Aujourd’hui, une personne qui appartenait aux troupes congolaises déployées en République centrafricaine (RCA) pendant le conflit armé de 2002-2003 a déclaré au procès de Jean-Pierre Bemba qu’il n’avait connaissance d’aucun crime commis par ses camarades.
« Le Mouvement pour la libération du Congo n’aurait-il commis aucun viol, meurtre ou pillage ? », a demandé Eric Everson, l’avocat de l’accusation de la Cour pénale internationale (CPI).
« Je ne peux répondre à cette question de manière générale. Toutefois, pour ce qui est de mon groupe, je n’ai eu connaissance d’aucun cas de ce genre », a répondu le ‘‘témoin D04-45’’ dont la déposition a débuté mercredi. Il témoigne via un lien vidéo depuis la République démocratique du Congo et bénéficie de mesures de protection, notamment une déformation numérique de la voix et du visage. La majeure partie de son témoignage a été entendu à huis clos.
La semaine dernière, il a témoigné sur la composition du 28ème bataillon du MLC et sur les villes congolaises dans lesquelles ses soldats étaient stationnés avant leur déploiement dans le pays voisin.
Il a également relaté que les autorités armées centrafricaines avaient fourni un équipement de communication aux troupes étrangères et il a décrit les opérations conjointes aux combattants congolais et aux forces armées centrafricaines. Le témoin a indiqué que les opérations conjointes destinées à repousser les insurgés étaient coordonnées par le biais d’un réseau radio géré par des opérateurs centrafricains.
M. Bemba, âgé de 50 ans, est jugé pour manquement à contrôler ses troupes qui auraient violé, tué et pillé des civils centrafricains durant leur intervention de cinq mois dans ce pays. Les troupes avaient été déployées lors de ce conflit à la demande du président de l’époque, Ange-Félix Patassé, qui faisait face à une tentative de coup d’état.
Le ‘‘témoin D04-45’’a témoigné que les forces rebelles menées par François Bozizé étaient les auteurs de crimes dans la ville du Kilomètre 12 (PK 12), où ils avaient leur quartier général avant d’être chassés à la fin du mois d’octobre 2002.
Cet après-midi, M. Iverson a demandé au témoin s’il avait dit « toute la vérité » à la chambre.
« Oui, j’ai répondu calmement aux questions en disant la vérité, toute la vérité », a répondu le témoin.
Le contre-interrogatoire du ‘‘témoin D04-45’’ se poursuivra demain matin.