Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, un autre ancien officier militaire de l’armée de la République centrafricaine (RCA) a déclaré que les troupes de Jean-Pierre Bemba étaient intégrées à l’armée de ce pays durant le conflit armé de 2002-2003.

Témoignant pour la défense dans le procès de M. Bemba qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI), le ‘‘témoin D04-09’’ a indiqué que les soldats de l’accusé étaient associés aux soldats centrafricains avant de mener des opérations communes contre les insurgés.

« Vous aviez environ 40 soldats de notre pays et environ 60 soldats de nos frères d’armes de l’autre côté de la rivière », a précisé le témoin.

Chaque groupe comprenant des soldats de l’armée locale et du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba était assigné à une tâche spécifique pour reprendre les quartiers de la capitale Bangui, dont les rebelles s’étaient emparés dans une tentative de coup d’état le 25 octobre 2002.

Le témoin a raconté l’arrivée d’un groupe issu des troupes du MLC dans un camp où il était en poste le 28 et 29 octobre 2002. Après leur arrivée, Ferdinand Bombayake, chef de la garde présidentielle du pays, a rassemblé tous les soldats basés dans le camp et leur a présenté leurs « compagnons d’armes » congolais.

« Nous ne devions pas nous mettre en rang tous seuls. L’idée était de mélanger les soldats, aussi un soldat centrafricain se tenait à côté d’une personne provenant de l’autre côté », a-t’il indiqué. Des armes et les uniformes étaient distribués aux soldats locaux et étrangers.

Chaque groupe mélangé, comprenant 100 soldats environ, avait son propre commandant qui, selon le témoin, était un citoyen centrafricain qui « connaissait très bien les collines et les sentiers qui devaient être empruntés lors des opérations ». Il a déclaré que, une fois les opérations commencées, le général Bombayake était demeuré le commandant en chef des opérations.

« Etiez-vous en mesure de communiquer avec les soldats situés de l’autre côté de la rivière ? », a demandé l’avocat de la défense Peter Haynes.

Le témoin a indiqué que les soldats du MLC parlaient le lingala, une langue congolaise, mais qu’il comprenait un peu ce qu’ils disaient et était capable d’avoir de brefs échanges avec eux. Le ‘‘témoin D04-09’’ a témoigné à distance avec une déformation numérique de la voix et du visage pour protéger son identité.

M. Bemba, un ancien vice-président du Congo, est jugé pour manquement présumé à contenir ses soldats qui auraient agressé des civils centrafricains. Il a nié les accusations. Il a soutenu ne pas avoir gardé le commandement de ses soldats déployés sur le sol étranger et que les soldats tchadiens ou libyens, ou n’importe laquelle des milices ethniques locales qui avait participé au conflit, pouvaient avoir perpétré les viols, les meurtres et les pillages que les procureurs rejettent sur ses soldats.

Les témoins de la défense précédents ont également affirmé que M. Bemba ne commandait pas ses troupes qui ont été déployées en RCA pendant cinq mois. Ils ont déclaré que les commandants locaux loyaux au président de l’époque Ange-Félix Patassé commandaient les soldats étrangers. L’accusation a cependant présenté des témoins qui ont soutenu que, hormis une opération conjointe avec l’Unité de sécurité présidentielle (USP) de M. Patassé, les troupes congolaises opéraient de manière indépendante.

Entretemps, plus tôt dans la journée, le ‘‘témoin D04-02’’ a conclu sa déposition au procès. Ce témoin, également un ancien membre des forces armées centrafricaines, a débuté son témoignage hier et a indiqué à la Cour que c’est les combattants rebelles, et non les troupes de M. Bemba, qui étaient responsables des crimes commis à l’encontre des civils.

Le procès entendra la suite de la déposition du ‘‘témoin D04-09’’ demain matin.

 


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