L’audience prévue cette semaine pour examiner le témoignage complémentaire d’un témoin qui avait fait antérieurement une déposition en faveur de l’accusation lors du procès de Jean-Pierre Bemba a été annulée pour des raisons logistiques non communiquées.
Le ‘‘témoin 169’’ a été rappelé par les juges de la Cour pénale internationale (CPI) pour témoigner sur les allégations de collusion entre des témoins de l’accusation et le Bureau du Procureur (BdP). Il est allégué que le BdP a fait des paiements à des témoins en échange de leur déposition. Le témoin devrait témoigner au siège de la Cour à le 14 et 15 octobre. Les fonctionnaires de la Cour ont toutefois déclaré aujourd’hui que des difficultés logistiques avaient entraîné le report de l’audience. De nouvelles dates seront confirmées en temps utile.
Le 2 octobre 2014, les juges ont émis une décision rouvrant temporairement la présentation de témoignages dans le procès pour entendre la déposition du ‘‘témoin 169’’, qui a témoigné en faveur de l’accusation en juillet 2011. L’ordonnance a été prononcée après la divulgation de plusieurs lettres que le témoin avait envoyées au BdP et à l’Unité d’aide aux victimes et aux témoins (VWU). Dans ces lettres, il faisait référence à des paiements en attente et à de « l’argent promis par le procureur pour les témoins ».
L’ordonnance fortement expurgée par les juges indique que les lettres datent de 2011 à 2014. Dans la lettre la plus récente envoyée le 5 août 2014, le ‘‘témoin 169’’ aurait déclaré être en possession de preuves de la corruption de témoins de l’accusation et de mauvais traitements à leur encontre. Il aurait également mentionné de « l’argent transféré par les procureurs de la CPI à des témoins ».
En décembre dernier, les juges ont rejeté une demande de la défense sollicitant le rappel du ‘‘témoin 169’’. Cependant, à la lumière de la lettre du mois d’août 2014, les juges ont considéré que des « circonstances exceptionnelles » justifiaient son rappel en tant que témoin de la chambre. Ils ont relevé « en particulier, les allégations du témoin selon lesquelles il avait des informations sur la subornation de témoins et les mauvais traitements des témoins concernés ».
Dans l’ordonnance de rappel du témoin, les juges ont intimé au greffe de la Cour de prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu’il apporte un témoignage au siège de la Cour d’ici le 14 octobre. En cas de problèmes logistiques empêchant le témoin de voyager, il faudrait envisager d’entendre son témoignage à distance par le biais d’un lien vidéo. M. Bemba, un ancien vice-président de la République démocratique du Congo, est jugé devant la CPI depuis novembre 2010.
Il est accusé de manquement à contrôler ou punir ses troupes du Mouvement pour la libération du Congo qui auraient commis des meurtres, des viols et des pillages sur des civils de la République centrafricaine en 2002 et 2003. Il a plaidé non coupable pour l’ensemble des cinq chefs d’accusation retenus à son encontre.
Le dernier témoin de la défense a apporté sa déposition en novembre dernier et les plaidoiries finales sont prévues pour le mois prochain. Le procès est entendu par les juges Sylvia Steiner (juge présidente), Kuniko Ozaki et Joyce Aluoch.
Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaîtra. Il est 5h45′ à Kinshasa, c’est l’heure que les kinois se préparent pour commencer leurs boulots. Bemba a la porte de la cri, il vient . bokima na Bono avant.