Le procès de

Jean-Pierre Bemba Gombo

L’accusé

Le dixième témoin de l’accusation appelé à témoigner au procès de l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba a déclaré aujourd’hui à la Cour qu’il avait souffert, ainsi que son fils, de problèmes de santé après avoir été attaqué par les troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC).

Lors de son dernier jour de témoignage, le ‘‘témoin 42’’, qui avait débuté sa déposition vendredi dernier, a affirmé qu’il avait des problèmes de vue et que son fils avait perdu l’usage de ses mains à la suite de l’agression de soldats appartenant au groupe dirigé par l’ancien vice-président congolais.

« Je vous ai dit qu’il avait été frappé sur les mains, sur les doigts. Ses nerfs avaient été écrasés et il n’était plus en mesure de bouger ses mains. Il ne pouvait rien saisir », a déclaré le témoin lors de son contre-interrogatoire mené par l’avocat de la défense Peter Haynes.

D’après le témoin, le jeune homme, qui avait 24 ans à l’époque où il a été frappé par les soldats du MLC, avait dû suivre des séances de kinésithérapie dans une clinique tenue par une mission catholique afin de recouvrer l’usage complet de ses mains.

Le ‘‘témoin 42’’, qui avait précisé qu’il approchait de la cinquantaine à l’époque de l’agression, a déclaré devant la Cour, présidée par le juge Sylvia Steiner, qu’il avait subit une opération de la cataracte en raison des blessures résultant des coups donnés par les soldats du MLC.

« Avant cet évènement, je n’avais aucun problème de vue. Je lisais normalement. C’est après les coups que j’ai commencé à souffrir d’un œil. Ma vue a commencé à baisser, mon œil coulait et je ne pouvais distinguer quelqu’un qui était debout devant moi aussi j’ai dû consulter quelqu’un ».

Le témoin a indiqué à la Cour que sa fille de dix ans avait été violée par deux combattants du MLC et qu’il avait été, ainsi que des membres de sa famille, battu par des soldats de M. Bemba. Le témoin a également déclaré que lorsque son fils avait tenté de résister au pillage de son magasin par des soldats, les combattants du MLC l’avaient battu, affirmant qu’il était un partisan des rebelles qui essayaient de renverser le gouvernement du président en exercice de la République centrafricaine (RCA), Ange-Félix Patassé.

M. Bemba est jugé devant le Cour pénale internationale (CPI) pour manquement à contrôler ses troupes qui ont commis des viols, des meurtres et des pillages en RCA entre 2002 et 2003. Les soldats du MLC, qui tentaient à l’époque de renverser le gouvernement congolais, étaient présents en RCA afin d’aider M. Patassé à combattre une tentative de coup d’état. M. Bemba a nié les cinq chefs d’accusation retenus contre lui.

Le procès se poursuivra lundi avec un nouveau témoin de l’accusation.