Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, le vingtième témoin appelé par l’accusation dans le procès du chef d’opposition congolais Jean-Pierre Bemba a terminé sa déposition. Le ‘‘témoin 63’’ a témoigné pendant deux semaines, presqu’exclusivement à huis clos.

Aujourd’hui, en séance publique, le témoin a indiqué à la Cour que les soldats de M. Bemba ne connaissaient pas la géographie de la République centrafricaine (RCA) où ils auraient commis des viols, meurtres et pillages pour lesquels l’ancien vice-président congolais est jugé.

« Vous aviez l’impression que les Banyamulenge [les soldats de M. Bemba] ne connaissaient pas la géographie de votre pays ? », a demandé l’avocat de la défense Peter Haynes.

« C’est exact », a répondu le témoin. « La géographie est différente et la carte qu’ils possédaient était également différente ».

Le témoin, qui avait témoigné précédemment qu’il avait suivi les troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) lorsqu’elles marchaient sur les villes centrafricaines, a affirmé aujourd’hui que c’est beaucoup plus tard que les soldats congolais avaient obtenu une carte dans une ville de province.

M. Haynes a ensuite demandé au ‘‘témoin 63’’ comment, sans carte, les combattants du MLC avaient réussi à progresser en RCA. Le témoin a déclaré que c’est parce que les soldats de M. Bemba utilisaient des informations reçues de la zone de combat, notamment d’enfants soldats.

La défense a toutefois présenté des extraits d’un entretien que le témoin avait donné aux enquêteurs de la Cour pénale internationale dans laquelle il indiquait que les soldats congolais ne se reposaient que sur des informations provenant de la zone de combat.

« Les deux se produisaient. Ces deux situations étaient vraies », a déclaré le ‘‘témoin 63’’. Le témoin a affirmé que grâce à l’interrogatoire de la défense, il a été en mesure de se souvenir de certains éléments qu’il avait oubliés lors de l’entretien.

Le ‘‘témoin 63’’a également estimé avoir suivi les soldats congolais pendant « deux mois, si ce n’est plus ».

L’accusation soutient que M. Bemba, en tant que commandant en chef du MLC est responsable de trois chefs de crime de guerre (viol, meurtre et pillage) et de deux chefs de crime contre l’humanité (meurtre et viol) commis par les troupes du MLC alors qu’elles mettaient à sac la RCA pendant le conflit de 2002-2003.

Le procès se poursuivra demain matin avec la déposition d’un nouveau témoin.


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