Le procès de

Jean-Pierre Bemba Gombo

L’accusé

Les audiences du procès de Jean-Pierre Bemba qui se déroule actuellement devant la Cour pénale internationale (CPI) reprendront le mois prochain pour entendre les dépositions des 15 derniers témoins avant que l’accusation ne déclare sa preuve close.

Cette semaine, le 25ème témoin cité à comparaître par les procureurs a conclu son témoignage, qui a été apporté dans sa totalité à huis clos. Se présentant sous le nom attribué par la Cour de ‘‘témoin 169’’, ce témoin, qui a débuté son témoignage le 1er juillet, a été qualifié « d’important » par les procureurs. L’accusation a également indiqué qu’il apporterait un témoignage qu’aucun autre témoin n’avait donné devant ce tribunal.

Cette semaine également, la Cour a commencé à observer ses vacances judiciaires d’été qui se dérouleront du 15 juillet au 8 août. Toutefois, le prochain témoin de l’accusation sera présenté quelques jours après la fin des vacances judiciaires.

M. Bemba, un ancien vice-président de la République démocratique du Congo, est jugé devant la CPI pour manquement présumé à contrôler ses soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) qui ont commis des actes de violence sur des civils en République centrafricaine (RCA). Il a plaidé non coupable de trois chefs de crimes de guerre et de deux chefs de crimes contre l’humanité que les procureurs affirment avoir été commis en 2002 et 2003.

Depuis que le procès a débuté en novembre 2010, l’accusation a présenté 25 des 40 témoins qu’elle entend appeler. Ils ont inclus trois témoins experts : un expert sur les crimes sexuels et sur le trouble de stress post-traumatique ; un expert sur l’utilisation du viol comme arme de guerre et un expert en linguistique. La majorité de ceux qui ont témoigné sur les viols, les meurtres et les pillages qui auraient été commis par les soldats du MLC de M. Bemba a soit subi soit été témoin de ces crimes.

Dans une interview donnée au site Web www.bembatrial.org le mois dernier, Fatou Bensouda a expliqué que la plupart des témoins qui restaient à comparaître étaient des « témoins de l’intérieur » qui témoigneront sur la structure de commandement pour les opérations du MLC en RCA et qui relieront également M. Bemba aux crimes pour lesquels il est poursuivi. Un expert militaire sera également appelé à la barre.

« C’est la première affaire jugée devant la Cour qui traite de la responsabilité de commandement et de l’échec d’un officier à exercer normalement un contrôle et une autorité effective sur ses troupes », a expliqué Mme Bensouda. « Par conséquent, nous pensons que le témoignage d’un expert militaire permettra, en particulier, de comprendre la chaîne de commandement qui fonctionnait dans la pratique et les mesures raisonnables et nécessaires qui étaient accessibles à un commandant militaire dans une telle situation.