Les procureurs ont présentés à la Cour divers documents qu’ils affirment provenir des registres du groupe rebelle dirigé par l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba et qui détailleraient les communications de ses commandants déployés en République centrafricaine (RCA).
Selon l’accusation, la procédure habituelle pour toutes les communications effectuées par les commandants du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) consistait à en transmettre des copies à M. Bemba, en sa qualité de commandant en chef du groupe. L’utilisation par l’accusation de ces documents en tant que preuve était apparemment destinée à démontrer que M. Bemba exerçait un commandement direct sur ses troupes déployées en RCA, qu’il avait connaissance des atrocités que ses troupes avaient commises, qu’il avait les moyens d’arrêter ces actes mais qu’il avait choisi de ne pas le faire.
Aujourd’hui, le ‘‘témoin 65’’, ancien membre du MLC, a poursuivi sa déposition de la veille, apportant un témoignage sur les messages transmis en octobre et novembre 2002 par des officiers du groupe de M. Bemba qui étaient déployés dans le pays voisin. Il a affirmé qu’à chaque fois qu’un message était transmis au centre opérationnel du MLC ou émis par ce dernier, une copie était envoyée à M. Bemba « pour information ».
L’avocat de l’accusation Jean-Jacques Badibanga a présenté des copies des différents journaux des communications qui, selon ses dires, auraient été effectuées par des officiers du MLC. Il a demandé au ‘‘témoin 65’’d’expliquer ce que les documents révélaient. Il a également demandé au témoin de préciser les abréviations et codes utilisés dans les communications. Le témoin a déclaré que certains de ces codes faisaient référence à l’urgence des messages tandis que d’autres indiquaient les titres des officiers militaires ou le type de munitions.
Dans un document daté du 26 octobre 2002, un commandant de secteur du MLC avait transmis : « Un contingent de 150 soldats traversent Bangui sous le commandement du capitaine René Abongo. Les soldats ont réunis les conditions requises pour combattre ». Bangui, la capitale de la RCA, est le lieu où le plus grand nombre de soldats du MLC a été déployé.
Une autre transmission émise le 29 octobre 2002 depuis le quartier général du MLC situé à Bangui signalait, « Situation de l’ennemi : 25 morts et trois tchadiens capturés. Armes saisies : 15 SMG [pistolets mitrailleurs] et quatre gros véhicules ».
La suite de l’interrogatoire du témoin sur les transmissions s’est ensuite déroulée à huis clos. Par conséquent, l’objectif poursuivi par l’accusation en présentant ces communications n’est pas apparu clairement.
Le procès avait entendu auparavant que des tchadiens combattaient aux côtés de François Bozizé, chef des insurgés qui avaient finalement renversé le président de la RCA, Ange-Félix Patassé, en mars 2003.
En 2002 et 2003, les rebelles menés par M. Bozizé qui progressaient vers la frontière tchadienne menaçaient le régime de M. Patassé. Le président menacé avait demandé l’aide de M. Bemba afin de combattre la tentative de coup d’état.
Les procureurs allèguent que les troupes indisciplinées et insuffisamment formées de M. Bemba qui avaient été déployées sur le territoire centrafricain avaient perpétré des viols, des meurtres et des pillages. Ils affirment également que, malgré le fait que M. Bemba avait eu connaissance des actes de violences commises par ses troupes, il n’avait pris aucune mesure pour les contenir.
Bien que la défense reconnaisse que les troupes du MLC aient été déployées en RCA, M. Bemba nie l’ensemble de charges retenues à son encontre. Il soutient que, une fois que ses troupes avaient pénétré en territoire centrafricain, il n’avait plus de communication directe avec elles puisqu’elle étaient alors passées sous le commandement de M. Patassé.
Au cours du procès de l’ancien chef rebelle congolais Thomas Lubanga, les juges de première instance avaient admis en tant que preuve un registre renfermant le relevé des communications radio effectuées entre le quartier général et le personnel de terrain appartenant au groupe rebelle que M. Lubanga aurait commandé.
Les procureurs avaient affirmé que le registre indiquait « la réalité des communications internes » effectuées au sein du groupe de M. Lubanga ainsi qu’« une connaissance de la part de l’accusé des faits à l’origine des charges et sa capacité à connaître les crimes, par le biais, à l’occasion, de messages enregistrés qu’il recevait directement ou par le biais de copies ».
Les avocats représentant les victimes participant au procès ainsi que la défense ont également interrogé aujourd’hui le ‘’témoin 65’’ mais la totalité de leurs interrogatoires se sont tenus à huis clos.
La défense poursuivra le contre-interrogatoire du ‘‘témoin 65’’ demain matin.
le procès bemba est un reglément des comptes; comment pouvez-vous jugé l’homme qui est appelé à sécourrir son ami et laisser le vrai concerné, le fée président ange felix patasse. Nous n’avons plus confiance en cette justice internationale qui est au service des vainqueurs mais nous attendons la vraie justice de Dieu qui nous jugera tous( bemba, vous et moi) sans contre partie. Maintenant que le vrai temoin est mort, c-à-d, le président ange félix, qu’allez-vous faire? Je crois qu’il serait honnête de liberer M. BEMBA qui a des responsabilités et rôle à jouer au sein de sa patrie qu’il prenne conscience des erreurs électorales qu’il avait commises en 2006 et qu’il ne les commette plus.