Le dernier jour de sa déposition, le témoin a affirmé n’avoir jamais assisté à aucun crime commis par les combattants de l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba. Le témoin a toutefois déclaré avoir entendu parler de pillages perpétrés par les troupes congolaises mais pas de viol ou de meurtre.
Le ‘‘témoin D04-29’’ a indiqué que bien qu’il ait entendu des locaux parler de réfrigérateurs et de postes de télévision volés par les troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), les combattants congolais qu’il a vu battre en retraite vers leur pays n’emportaient aucun bien volé.
Le témoin a précisé avoir vu les troupes à 20 kilomètres environ de Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), alors qu’il revenait chez lui après que les rebelles menés par François Bozizé aient pris le pouvoir en mars 2003.
« Avez-vous entendu parler de plaintes formelles de victimes déposées contre le MLC ? », a demandé au témoin Marie-Edith Douzima-Lawson, un avocat représentant les victimes au procès.
« Je n’ai connaissance d’aucune plainte », a répondu le témoin.
Plus tôt lors du contre-interrogatoire mené par l’accusation, le témoin a affirmé que les hommes qui avaient violé sa femme étaient des membres de la rébellion de M. Bozizé. Dans sa déposition d’hier, le témoin a déclaré que les rebelles étaient arrivés dans son voisinage le 26 octobre 2002. Il a indiqué qu’un groupe de trois rebelles avaient violé sa femme et que deux autres l’avaient agressé. Il a donné les détails de cet incident, notamment le nom des auteurs, à huis clos.
Les procureurs affirment que M. Bemba exerçait le commandement et le contrôle effectifs de ses troupes lors du conflit de 2002-2003 qui s’est déroulé en RCA mais qu’il ne les a pas discipliné bien qu’il savait que ses troupes commettaient des viols, des meurtres et des pillages. Il nie les charges, déclarant que ce n’était pas ses combattants qui auraient commis les crimes et que c’était les généraux centrafricains qui commandaient ses troupes déployées lors du conflit.
La déposition du ‘‘témoin D04-29’’ devant la Cour pénale internationale (CPI) a été entendue à distance via un lien vidéo depuis un lieu dont le nom n’a pas été divulgué. Les juges lui ont accordé des mesures de protection, notamment une déformation numérique de la voix et du visage ainsi que de fréquentes séances à huit clos.
Depuis le début de la plaidoirie de la défense en août dernier, 30 témoins ont été appelés par la défense. La présentation des témoignages à décharge devrait se conclure fin octobre avec la déposition de M. Bemba.
Les audiences se poursuivront demain matin avec la déposition d’un nouveau témoin, le ‘‘témoin D04-30’’.