Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, deux témoins déposant en faveur de Jean-Pierre Bemba ont relaté les crimes commis par les rebelles loyaux à François Bozizé durant le conflit armé de 2002-2003 qui s’est déroulé en République centrafricaine (RCA).

Le ‘‘témoin D04-29’’ a déclaré au procès Bemba qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI) que les rebelles avaient violé sa femme lorsqu’ils étaient arrivés dans son quartier le 26 octobre 2002. Il a indiqué que lorsqu’un voisin l’avait informé que les rebelles retenaient sa femme, il était venu à son secours.

« Deux hommes sont venus vers moi et m’ont demandé ce que je faisais dehors et qui j’étais », a raconté le témoin. « J’étais effrayé et je n’ai rien dit. C’est à ce moment-là qu’ils ont commencé à me donner des coups de pieds ainsi que des claques, à me frapper ».

Le témoin a indiqué qu’un des assaillants l’avait reconnu et avait demandé à ses collègues d’arrêter de le battre. Lorsque le témoin avait réussi à se lever, il avait entendu sa femme crier et avait remarqué que trois autres hommes la tenaient à quelques mètres de lui.

« J’ai dit à la personne qui m’avait reconnu que la femme qui était aux mains de ses amis était mon épouse. Puis ma femme a expliqué que les trois hommes l’avaient violée », s’est souvenu le témoin Il a déclaré qu’un des hommes avait giflé sa femme et que les autres l’avaient insultée, hurlant qu’elle mentait.

« Dans quelle langue les hommes vous ont-ils parlé ? », a demandé l’avocat de la défense Peter Haynes.

« En sango », a répondu le témoin, citant une langue originaire de la RCA largement parlée.

Le ‘‘témoin D04-29’’ a révélé le nom des combattants rebelles qui avaient violé sa femme à huis clos.

Après l’incident, sa femme s’était rendue à l’hôpital de la banlieue de Damara pour recevoir des soins médicaux. Le témoin n’a cependant jamais signalé le viol aux autorités car sa belle-mère le lui avait déconseillé.

M. Bemba, un ancien vice-président de la République démocratique du Congo, est jugé pour les viols, meurtres et pillages commis par ses troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC). Il nie que ses troupes, qui ont été déployées lors du conflit pour aider le président en exercice du pays, Ange-Félix Patassé, à combattre l’insurrection menée par M. Bozizé, aient perpétré les atrocités.

Les deux témoins de la défense qui ont apporté leur déposition aujourd’hui ont attribué les atrocités aux rebelles de M. Bozizé. Le ‘‘témoin D04-36’’ a déclaré que les rebelles de M. Bozizé étaient arrivés près de chez lui le 31 octobre 2002 lorsqu’ils se repliaient à la suite d’un coup d’état raté. Á l’arrivée des rebelles, la population locale avait fui des habitations et les rebelles avaient commencé à voler des biens qu’ils chargeaient dans des camions.

Le témoin a indiqué que les rebelles avaient emporté des postes de télévision, des magnétoscopes et des valises. « Dans ma maison, ils ont pris des cartons de conserves, du sucre en poudre et des générateurs », a-t-il ajouté.

L’interrogatoire du ‘‘témoin D04-36’’ mené par l’avocat des victimes s’est déroulé à huis clos. Les deux témoins ont apporté leur déposition via un lien vidéo et l’essentiel de leur témoignage s’est tenu à huis clos.

Le ‘‘témoin D04-29’’ poursuivra sa déposition demain matin.

 


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