Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Un témoin a déclaré aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) que les combattants rebelles en République centrafricaine (RCA) avaient commis plusieurs viols après avoir abusé de drogues.

Témoignant sous le pseudonyme de ‘‘témoin D04-23’’, il a déclaré au procès de Jean-Pierre Bemba que les rebelles avaient commis de nombreux crimes, notamment des viols et des pillages. « Il y a eu un nombre important d’abus pendant lesquels des femmes ont été violemment agressées », a déclaré le témoin, pour sa deuxième journée de témoignage.

Lors de l’interrogatoire mené par l’avocat de la défense Aimé Kilolo-Musamba, le témoin a déclaré avoir entendu parler de nombreux cas de viol perpétrés par des rebelles appartenant au groupe dirigé par François Bozizé. Les crimes présumés ont été commis en 2002-2003 lorsque les rebelles combattaient le gouvernement du président en exercice Ange-Félix Patassé qu’ils ont renversé en mars 2003.

Lors du contre-interrogatoire dirigé par l’avocat de l’accusation Eric Iverson, le ‘‘témoin D04-23’’ a admis n’avoir eu connaissance d’aucun comportement répréhensible des troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba qui avaient été déployées lors du conflit afin de soutenir le président Patassé. La suite de l’interrogatoire mené par M. Iverson s’est déroulée à huis clos.

Les procureurs accusent M. Bemba d’être responsable des meurtres, viols et pillages qui auraient été perpétrés par sa milice. Il nie que ses troupes aient commis les crimes.

L’accusation a soutenu dans son exposé introductif de novembre 2010 que les crimes perpétrés n’étaient pas « accidentels » mais « généralisés » dans toutes les zones où les troupes du MLC étaient présentes. De plus, l’accusation reproche au groupe de M. Bemba d’avoir utilisé le viol comme arme de guerre.

En juin dernier, un ancien soldat de l’armée centrafricaine a déclaré que ses collègues avaient violé des femmes dont les maris étaient soupçonnés de soutenir les rebelles.

Entretemps, également aujourd’hui, le ‘‘témoin D04-26’’ a décrit comme des « excès », les viols dont il avait eu connaissance et qui auraient été commis par les rebelles de M. Bozizé entre le 25 et le 30 octobre 2002. Ce témoin a été contre-interrogé à huis clos par l’avocat de l’accusation Massimo Scaliotti.

Le ‘‘témoin D04-23’’ et le ‘‘témoin D04-26’’ apportent simultanément leur déposition devant la Cour basée à La Haye via un lien vidéo depuis un lieu dont le nom n’a pas été divulgué. L’essentiel de leurs témoignages a été entendu aujourd’hui à huis clos. Tous deux poursuivront leur déposition demain.

 


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