Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, lors du procès de Jean-Pierre Bemba, deux témoins de la défense ont attribué les crimes commis en République centrafricaine (RCA) en 2002 et 2003 aux forces rebelles commandées par François Bozizé.

Témoignant au procès qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI) qui a repris mardi après les vacances judiciaires d’été de la Cour, le ‘‘témoin D04-23’’ et le ‘‘témoin D04-26’’ ont tous deux apporté leur témoignage via un lien vidéo depuis un lieu dont le nom n’a pas été divulgué. Leurs dépositions ont été souvent entendues à huis clos et leurs images et voix ont été déformées lors des transmissions publiques de leurs témoignages afin de protéger leurs identités.

Dans la matinée, le ‘‘témoin D04-23’’ a déclaré que, en octobre 2002, les rebelles de M. Bozizé avaient pillé plusieurs villes, notamment Fu, Boy-Rabé et le PK 12. « Je ne peux pas dire qu’ils se soient conduits comme des combattants pour la liberté responsables », a-t-il indiqué.

Interrogé par l’avocat de la défense Aimé Kilolo-Musamba pour savoir s’il avait connaissance de viols perpétrés par les rebelles, le ‘‘témoin D04-23’’ a déclaré qu’il y avait un évènement qui l’avait affecté personnellement car il concernait sa famille. Le témoin a donné des détails de cet incident à huis clos.

Entretemps, pendant l’après-midi, le ‘‘témoin D04-26’’ a également attribué les pillages aux rebelles de M. Bozizé. Il a précisé que, en raison de ressources limitées, les rebelles n’étaient pas payés et manquaient de nourriture. Cela les a poussé à « commencer à voler » les civils.

Les procureurs accusent les troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba de viols, de pillages et de meurtres commis pendant le conflit qui s’est conclu par la prise de pouvoir de M. Bozizé. Les troupes congolaises avaient été invitées dans le pays voisin par le président de l’époque, Ange-Félix Patassé, pour l’aider à combattre une rébellion.

En tant que commandant en chef du MLC, M. Bemba, un ancien vice-président de la République démocratique du Congo, est jugé pour manquement présumé à contenir ou à sanctionner ses troupes. Il a nié l’ensemble des cinq charges retenues à son encontre, affirmant que les autres groupes participant aux combats avaient perpétré les crimes.

Lors des témoignages entendus aujourd’hui, les deux témoins ont déclaré que les rebelles de M. Bozizé comprenaient un « mélange de personnes », composé d’anciens soldats des forces armés centrafricaines, de recrues civiles et de citoyens tchadiens. Selon le ‘‘témoin D04-23’’, ces personne parlaient plusieurs langues, y compris un dialecte centrafricain, le sango ainsi que le français et le lingala, une langue originaire du Congo.

Le ‘‘témoin D04-23’’ a déclaré que les tchadiens ne parlaient pas couramment le français mais qu’un grand nombre d’entre eux parlaient sango. Il a expliqué que, hormis le français, les anciens soldats de l’armée centrafricaine, dont certains avaient suivi un entraînement militaire au Congo, parlaient sango et lingala. Il a indiqué que les recrues civiles comprenaient des travailleurs immigrés du Congo, souvent dénommés « cireurs de chaussures », qui parlaient sango, français et lingala.

De nombreux témoins de l’accusation ont déclaré avoir identifié les auteurs des crimes comme appartenant aux troupes de M. Bemba en partie parce qu’ils parlaient lingala.

Le ‘‘témoin D04-23’’ avait été précédemment retiré de la liste de témoins de la défense lorsque les avocats de M. Bemba avaient perdu tout contact avec lui. Le 15 août 2013, la défense a toutefois demandé aux juges de réintégrer ce témoin, affirmant que, en raison de son rôle joué à l’époque des évènements, il était « en possession d’informations qui n’avaient pas été présentées par d’autres témoins entendus dans cette affaire ». Il n’est pas clair quels rôles les ‘‘témoin D04-23’’ et ‘‘témoin D04-26’’ ont joué pendant le conflit.

Pour des raisons non dévoilées, le ‘‘témoin D04-15’’, qui devait se présenter à la barre ce matin, n’était pas disponible pour témoigner et sa déposition a été repoussée.

Les audiences du procès se poursuivront demain avec le ‘‘témoin D04-23’’ qui comparaîtra le matin et le ‘‘témoin D04-26’’ l’après-midi.

 

1 Commentaire
  1. Si les juges constate qu’il n’ya pas à condamner; qu’ils le libèrent parce que c’est un homme qui merite diriger la RDC, Bozize en principe doit etre arreté parce que c’est lui qui a apporté la rebellion. Comme ça quand les deux hommes seront face à face, la vérité triomphera; d’ailleur les témoins ont tout dit, pourquoi le trainer en prison? Nous sommes sur qu’avec Dieu comme le dit Bemba lui meme, il vaincra. Liberez le pardon, il vieilli en prison, il doit preparez l’avenir de ses enfants et faire d’autres histoires pour gagner sa vie.


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