Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, le troisième témoin du procès pour crimes de guerre de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI) a terminé son témoignage, dont l’essentiel s’est déroulé à huis clos.

Le ‘‘témoin 22’’, qui a commencé sa déposition mardi, a déclaré avoir été violé par trois membres des troupes congolaises de M. Bemba le 26 octobre 2002. Cette femme a indiqué que les soldats avaient également volé des biens dans la maison où elle résidait.

Aujourd’hui, l’avocat de la défense Aimé Kilolo-Musamba a interrogé le témoin sur des extraits de la déclaration qu’il avait faite aux procureurs en mars 2008, dans laquelle il avait indiqué que ses oncles, leurs femmes et leurs enfants étaient dans la maison lorsque les soldats avaient attaqué sa demeure puis lorsqu’ils l’avaient violé.

« Avez-vous été violée devant les enfants ?, a demandé M. Kilolo.

« Non. Ils ont emmené les enfants hors de la chambre », a indiqué le témoin.

Le témoin a ensuite déclaré qu’aucun des membres de sa famille qui était présent dans la maison n’avait su cette nuit-là ce qu’il avait subi dans sa chambre. L’avocat de la défense a ensuite demandé au témoin comment il avait pu identifier ses violeurs comme des membres du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), étant donné que d’autres groupes ethniques de la République centrafricaine (RCA) étaient étroitement liés à ceux du Congo ainsi qu’à d’autres troupes qui étaient présentes dans la capitale à cette époque.

« Je savais », a répondu le témoin qui témoignait avec le visage et la voix déformés numériquement ainsi qu’avec un pseudonyme. Dans son témoignage antérieur, le témoin avait déclaré que les soldats avaient indiqué appartenir au MLC, le groupe que M. Bemba dirigeait.

Tandis que la défense tentait de suggérer que les soldats qui avaient violé le témoin pouvaient avoir été des membres d’un des groupes armés présents dans la zone à ce moment-là, le témoin a confirmé qu’ils étaient congolais. Elle a indiqué qu’ils parlaient le lingala, une langue congolaise, et qu’ils parlaient français avec un accent congolais.

M. Bemba, âgé de 48 ans, est la plus haute personnalité politique à être jugée devant la Cour de La Haye. Il a dirigé le Mouvement pour la milice du MLC avant de devenir vice-président et, par la suite, chef de l’opposition, en République démocratique du Congo (RDC).

Il est accusé de deux crimes contre l’humanité et de trois crimes de guerre résultant de son supposé échec à arrêter ou sanctionner ses troupes alors qu’elles commettaient des crimes contre la population civile en République centrafricaine (RCA). Les procureurs ont indiqué que ces crimes, qui comprennent le viol, le meurtre et le pillage, ont été commis entre le 26 octobre 2002 et le 15 mars 2003. Les troupes du MLC étaient présentes en RCA pour aider le président de l’époque, Ange-Félix Patassé, à écarter une tentative de coup d’état.

Le ‘‘témoin 22’’ a terminé son témoignage et les responsables de la Cour ont laissé à penser qu’il pourrait être le dernier témoin à déposer avant que la Cour ne fasse une pause pour les vacances d’hiver, le 17 décembre. Les juges ont déclaré qu’ils seront disponibles pour gérer les questions urgentes pendant les vacances juridiques qui prendront fin le 4 janvier 2011.


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