Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Mercredi, un témoin a déclaré lors du procès du chef de l’opposition congolais Jean-Pierre Bemba devant le Cour pénale internationale (CPI) que deux soldats appartenant à la milice de l’accusé l’avaient violée alors qu’elle avait 12 ans et avaient battu son frère à mort lorsqu’il avait tenté de les arrêter.

Ce matin, au début de sa déposition, le témoin a indiqué que les soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) avaient également violé ses sœurs et sa grand-mère. Elle a précisé que sa grand-mère était enceinte au moment de l’agression et que son bébé était mort peu de temps après sa naissance.

Le témoin comparaissait avec la voix et le visage numériquement déformés afin de ne pas dévoiler son identité. Elle a apporté l’essentiel de son témoignage à huis clos. Le juge président Sylvia Steiner a déclaré qu’un psychologue serait présent dans le tribunal afin de surveiller le témoin et qu’un fonctionnaire de l’Unité d’aide aux victimes et aux témoins (VWU) serait assis près du témoin pour lui apporter toute l’aide dont elle aurait besoin. Le juge a indiqué que ces mesures avaient été recommandées à la suite d’une évaluation psychologique du témoin.

Le témoin a raconté qu’elle avait été violée le 7 octobre 2002 à 4 heures du matin environ lorsque des soldats avaient attaqué sa maison. Elle a déclaré que ses sœurs et sa grand-mère avaient été violées ce même jour. « J’avais 12 [ans] quand cela s’est passé. J’ai subi un acte de violence de la part des Banyamulenge [soldats congolais]. J’étais encore vierge à l’époque et je suis venue me présenter devant cette Cour pour tout raconter », a précisé le témoin.

Le témoin a indiqué que les soldats l’avaient empoignée, qu’elle avait crié pour alerter son père qui avait tenté de la sauver. « Mon père a voulu intervenir mais ils ont braqué leurs armes sur lui. D’autres personnes sont arrivées et c’est [à] ce moment-là qu’ils m’ont attrapée et m’ont violée », a déclaré le témoin.

« Hormis le viol, ont-ils fait autre chose ? », a demandé l’avocat de l’accusation Thomas Bifwoli.

« Ils ont pris nos vêtements, nos lits, ils ont pris tout ce qui était dans la maison », a répondu le ‘‘témoin 82’’. Elle a ajouté, « Ils ont également détruit beaucoup de choses … ils ont détruits des choses comme le réfrigérateur et le poste de télévision ».

Le témoin a également révéler qu’elle connaissait un grand nombre de personnes dans son voisinage qui avaient été violées par les soldats du MLC. Elle a indiqué que cela concernait également les enfants de ses voisins ainsi que ses nièces.

M. Bemba, un ancien vice-président de la République démocratique du Congo, est jugé pour manquement à arrêter les viols, les meurtres et les pillages perpétrés par ses soldats en République centrafricaine (RCA), en 2002 et 2003. Il a nié les charges, déclarant qu’il n’était plus responsable de ses troupes une fois qu’elles avaient pénétré sur le territoire de la RCA.

Jusqu’à présent, les huit témoins appelés par l’accusation ont déclaré que les soldats qui avaient commis des atrocités sur les civils centrafricains appartenaient au MLC mais la défense a répliqué qu’il y avait un grand nombre d’autres milices à cette période dans le pays et que n’importe laquelle d’entre elles pouvait être responsable de ces atrocités.

Le procès se poursuivra demain avec le contre-interrogatoire du ‘‘témoin 82’’.


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