Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Les juges du procès se déroulant devant la Cour pénale internationale (CPI) ont rejeté une demande d’interroger le prochain témoin déposée par les représentants légaux des victimes participant au procès pour crimes de guerre de Jean-Pierre Bemba.

En rendant sa décision orale, le juge président Sylvia Steiner a indiqué qu’Assingambi Zarambaud n’avait pas fourni de justification suffisante pour les motifs pour lesquels il souhaitait interroger le ‘‘témoin 6’’ Selon le juge, les avocats des victimes doivent démontrer que le témoignage d’un témoin particulier est d’un intérêt personnel pour les victimes qu’ils représentent avant qu’ils ne soient autorisés à interroger ce témoin.

Le juge Steiner a déclaré que dans la demande de M. Zarambaud pour interroger le ‘‘témoin 6’’, il n’avait apporté qu’une seule justification aux raisons pour lesquelles l’intérêt personnel des victimes qu’il représentait seraient affecté. Cette justification était que le témoignage du ‘‘témoin 6’’ était crucial pour les intérêts de la victime qu’il représentait. Les juges ont conclu que cette justification était insuffisante puisqu’il n’avait donné aucune indication sur la manière dont les déclarations du ‘‘témoin 6’’ pourraient affecter l’intérêt personnel des victimes représentées par M. Zarambaud.

Les juges ont autorisé M. Zarambaud, “à titre exceptionnel”, à soumettre une nouvelle demande détaillant les motifs pour lesquels les intérêts personnels des victimes qu’il représente seraient affectés par le témoignage du ‘‘témoin 6’’.

Plus tôt dans la journée, le seizième témoin à charge du procès Bemba a terminé sa déposition. Elle s’est, toutefois, déroulée en totalité à huis clos. Le témoin, qui a commencé à témoigner hier, se présente sous le pseudonyme de ‘‘témoin 75’’.

En cinq mois de procès Bemba, l’accusation a appelé à comparaître deux témoins experts, un témoin général et 12 victimes ou témoins des supposés crimes de guerre. La teneur du témoignage du ‘‘témoin 75’’ n’est pas connue.

Dans leur exposé introductif au début du procès en novembre dernier, les procureurs de la CPI ont accusé M. Bemba, pendant le conflit armé ayant déchiré la République centrafricaine (RCA) entre octobre 2002 et mars 2003, d’avoir déployé une milice privée – le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) – pour aider le président Ange-Félix Patassé qui faisait face à une tentative de coup d’état menée par son ancien chef d’état-major François Bozizé.

C’est durant ces cinq mois d’intervention que les combattants du MLC auraient commis « des viols, des meurtres et des pillages répétés, généralisés et violents sur les civils ». Les procureurs affirment que, en tant que commandant en chef du MLC, M. Bemba avait le pouvoir de prévenir et de réprimer la commission de ces crimes par ses troupes mais qu’il ne l’a pas fait.

Le procès reprendra le lundi 4 avril pour entendre le témoignage du ‘‘témoin 6’’.


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