Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, un témoin a décrit comment elle avait déterminé que les soldats qui avaient commis des brutalités dans son quartier appartenaient à la milice de l’accusé de crimes de guerre congolais Jean-Pierre Bemba. Elle a déclaré que lorsque ces soldats étaient arrivés dans son quartier, ils s’étaient ‘‘rassemblés en groupes’’ près de la route et demandaient de la nourriture aux habitants.

Témoignant pour la deuxième journée, le quatorzième témoin à charge, qui déposait sous le nom de ‘‘témoin 119’’, a déclaré que des femmes gardaient les biens que les soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) avaient volé aux civils. Elle a indiqué que ces femmes étaient des congolaises.

Interrogé par l’avocat de l’accusation Horejah Bala-Gaye sur le rôle de ces femmes, le témoin a répondu qu’elles surveillaient les biens qui avaient été volés dans le quartier du marché Boy-Rabé, situé à quelques kilomètres de Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA).

Le ‘‘témoin 119’’ a déclaré au procès présidé par le juge Sylvia Steiner que l’un des chefs des soldats du MLC lui avait indiqué que le président de l’époque Ange-Félix Patassé avait donné de l’argent à M. Bemba. Le témoin n’a pas précisé en séance publique pourquoi M. Patassé aurait donné cet argent.

M. Bemba, âgé de 48 ans, est détenu à la Cour pénale internationale (CPI) depuis juillet 2008. Bien qu’il n’ait pas été présent sur le sol centrafricain avec ses troupes au moment où elles auraient violé, tué et pillé, il est jugé devant la Cour puisque les procureurs soutiennent qu’il porte la responsabilité de ne pas avoir empêché ou puni ses soldats.

Conformément au Statut de Rome, le document fondateur de la CPI, un commandant militaire est pénalement responsable des crimes commis par les forces placées sous son commandement et contrôle effectifs. M. Bemba a nié toutes les charges retenues à son encontre.

Assingambi Zarambaud, un représentant légal des victimes participant au procès, a demandé au témoin si des rebelles appartenant aux troupes du général François Bozizé étaient présents dans son quartier à l’époque où le MLC avait atteint cette zone.

« Ces [rebelles de Bozizé] qui se cachaient dans mon quartier s’étaient enfui », a répondu le témoin. Selon elle, les soldats centrafricains qui étaient dans son quartier au même moment que les soldats du MLC avaient été confinés dans leur quartier général.

Le ‘‘témoin 119’’ a déclaré qu’elle avait assisté au viol collectif de deux filles par des soldats du MLC. Elle a également témoigné des pillages généralisés qu’elle a indiqué avoir été commis par les soldats de M. Bemba.

Demain matin, la défense débutera le contre-interrogatoire du ‘‘témoin 119’’.


Contact