Pour son deuxième jour de témoignage, le procureur général de la République centrafricaine (RCA) a décrit au cours du procès de Jean-Pierre Bemba la manière dont les enquêtes judiciaires sur les crimes commis dans son pays en 2002 et 2003 avaient été conduites. Il a également témoigné au sujet des conclusions des investigations judiciaires nationales et a déclaré qu’il avait été conclu que les troupes de M. Bemba étaient les auteurs de ces crimes.
Firmin Feindiro, le procureur général de la RCA, a indiqué que plus de 300 personnes avaient été entendues, dont les trois-quarts étaient des victimes de viol. Des cas de meurtre et de pillage avaient également été entendus mais ils étaient moins nombreux que les cas de viol. D’après lui, les victimes de viol avaient identifié leurs agresseurs comme étant des membres du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), la milice privée de M. Bemba.
Toujours interrogé par l’avocat de l’accusation Ibrahim Yillah, M. Feindiro a déclaré que lors des enquêtes, audiences et interrogations de victimes à l’échelle nationale, il est apparu qu’il y avait de nombreux groupes armés en RCA à l’époque des évènements. Ces groupes comprenaient les forces dirigées par le colonel Abdoulaye Miskine qui dépendaient du président en exercice Ange-Félix Patassé ainsi que la SCPS (Société centrafricaine de protection et de surveillance), un groupe de sécurité privée qui aurait été, d’après le témoin, dirigé par le chauffeur de M. Patassé.
il y avait, de plus, le groupe de sécurité présidentielle connu sous le nom d’Unité de sécurité présidentielle (USP), des forces libyennes ainsi que des troupes issues du regroupement régional de 21 pays, la Communauté des États sahélo-sahariens, le CEN-SAD. Selon le témoin, des ‘‘groupes militaires ethniques’’ ainsi que des rebelles menés par François Bozizé étaient également en activité à l’époque où les troupes de M. Bemba étaient présentes dans ce pays.
M. Feindiro a toutefois indiqué que les victimes qui avaient été entendues lors de l’enquête judiciaire avaient signalé que les troupes des différents groupes armés centrafricains n’avaient commis aucun viol. La mission d’enquête a entendu que le groupe dirigé par M. Miskine avait procédé à des exécutions dans le marché au bétail au PK 13 (Point Kilomètre 13), une banlieue près de la capitale Bangui.
M. Bemba, âgé de 48 ans, est jugé pour manquement à contrôler ses troupes qui ont violé, tué et pillé les civils centrafricains entre 2002 et 2003. Les combattants du MLC étaient présents en RCA à la demande de M. Patassé, qui avait besoin d’aide pour combattre une tentative de coup d’état menée par M. Bozizé.
Selon M. Feindiro, qui a apporté la totalité de son témoignage en séance publique, l’USP, qui était dirigée par Ferdinand Bombayake, était le seul des groupes armés centrafricains qui s’est avéré avoir travaillé avec le MLC. Il a affirmé que, une fois que les troupes de M. Bemba étaient entrées en RCA, le général Bombayake les avait rencontrées au port et leur avait fourni du matériel, tels que des armes, des uniformes et des véhicules. Le témoin a cependant ajouté qu’il s’était avéré que « l’USP était totalement étrangère aux actes de violence, aux viols et aux pillages ».
M. Feindiro a déclaré que, parmi les ‘‘nettes distinctions’’ permettant aux victimes d’identifier les soldats du MLC et non ceux de l’USP en tant qu’auteurs, il y avait le fait que ces derniers étaient des ‘‘militaires entraînés’’ portant des uniformes appropriés, avec des insignes, des bérets et qui avaient des cheveux et des barbes soignés. De plus, ces soldats parlaient sango ou français. Les soldats du MLC, en revanche, portaient des uniformes mal ajustés, toutes sortes de chaussures, utilisaient une langue congolaise, le lingala, et avaient des cheveux et des barbes hirsutes.
En niant les charges retenues contre lui, la défense de M. Bemba a soutenu qu’il y avait plusieurs groupes militaires qui commettaient des crimes à Bangui à l’époque où le MLC était présent en RCA. La défense a également contesté à plusieurs reprises le rôle joué par l’Organisation pour la Compassion et le Développement des Familles en Détresse (OCODEFAD), une organisation non gouvernementale qui avait assisté un grand nombre de victimes participant au procès.
Le procureur centrafricain a affirmé que l’OCODEFAD, qui a été créée par une personne qui est ministre dans l’actuel gouvernement de M. Bozizé, était impliquée dans les enquêtes nationales. Il a expliqué que, étant donné les ressources limitées de ces enquêtes, l’OCODEFAD, grâce à ses activités à grande échelle, avait été en mesure de contacter des victimes vivant en dehors de Bangui et de les renvoyer sur les autorités judicaires chargées des enquêtes.
M. Feindiro a affirmé que tout au long du processus d’interrogatoire des victimes, lui-même et le juge d’instruction avaient agi de manière indépendante. Il a indiqué que l’OCODEFAD n’avait eu aucune influence sur les décisions finales qui avaient été prises par lui-même en tant que procureur et par le juge d’instruction.
« Je n’ai, en aucune façon, violé mon serment ou été influencé de l’extérieur par l’OCODEFAD en traitant cette affaire », a déclaré le témoin. « Je pense que le juge d’instruction a travaillé de manière identique ».
Le procès continuera d’entendre M. Feindiro demain matin.
Comme c’est bizarre et étrange : le procueur général centrafricain agit textuellement comme Moreno O’campo : il ne donne aucune déclaration à décharge de Bemba.L’opinion qui me lira ici doit savoir que ce Procureur centrafrician n’est pas du tout l’auteur de la plainte qu’il avait signée contre Bemba à la CPI .Cette plainte avait été rédigée à Kinshasa (RDC) par l’actuel ministre de la Justice de la RDC,monsieur Luzolo Bambi.Le fameux procureur général de la RCA n’avait eu qu’à y apposer sa signature,moyennant une forte somme d’argent reçe des evoyés de Kabila.Des preuves exisstent de cette transaction juridico-financière.Malheureusement,les amis de monsieur Bemba ne veulent pas pendre en compte le témoignage de l’homme qui a effectué une mission à Bangui,mission payée par Kabila,président de la RDC.Cet home est également l’auteur des images filmées des faux témoignages recueillies à Bangui et actuellement auditionées à la CPI.Le témoin en question,le cameramn,traîne quelque part en Afrique,menacé de mort par Joseph Kabila.
Thomas MBEMBELE
GRARC