Aujourd’hui, le procès pour crimes de guerre de Jean-Pierre Bemba à la Cour pénale internationale (CPI) a marqué une pause puisque le témoin qui se présentait à la barre est tombé malade. Le témoin, qui a commencé sa déposition jeudi dernier, s’est plaint d’une gêne au début de la séance de l’après-midi, incitant le juge président Sylvia Steiner à ajourner l’audience d’aujourd’hui.
Vendredi dernier, le ‘‘témoin 209’’ avait déclaré à la Cour qu’il avait subi l’extraction de deux dents. Par conséquent, son témoignage qui devait se poursuivre cet après-midi a été annulé afin qu’il puisse passer une visite médicale.
Lors de sa comparution de ce matin, le ‘‘témoin 209’’, qui était interrogé par l’avocat de la défense Massimo Scaliotti, a apporté la totalité de son témoignage à huis clos. Depuis sa première comparution, le témoin a relaté à la Cour les pillages qui auraient été commis par les soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba dans la ville centrafricaine de Damara. Il a indiqué que, une fois que les soldats du MLC avaient repris le contrôle de Damara aux forces rebelles de François Bozizé, ils avaient systématiquement pillé « tous les biens personnels ou publics ».
Le ‘‘témoin 209’’ témoigne avec une déformation numérique du visage et de la voix et utilise un pseudonyme pour ne pas divulguer son identité au public. Il a apporté l’essentiel de son témoignage à huis clos.
Aujourd’hui, à la reprise de l’audience après la pause du déjeuner, le juge Steiner a demandé au témoin s’il se sentait suffisamment bien pour poursuivre son témoignage.
« Les points de suture de mes dents me font souffrir. J’ai longuement parlé ce matin et je commence à ressentir des douleurs. Je ne me sens pas très bien », a répondu le témoin, incitant les juges à ajourner l’audience et à la repousser à demain.
M. Bemba, un ancien vice-président de la République démocratique du Congo, est jugé devant la CPI depuis novembre dernier bien qu’il soit détenu à La Haye depuis juillet 2008. Il est accusé de manquement à arrêter ou punir ses soldats du MLC alors qu’ils auraient perpétré en masse des viols, des meurtres et des pillages en République centrafricaine (RCA) entre octobre 2002 et mars 2003. À l’époque, le MLC était présent dans le pays voisin pour aider le président en exercice, Ange-Félix Patassé, à combattre une tentative de coup d’état.
Le ‘‘témoin 209’’ est le vingt-et-unième témoin à être entendu lors du procès. Parmi les témoins précédents figuraient des victimes de viol, des victimes de pillage ainsi que des témoins de meurtre et d’autres crimes qui auraient été commis par les troupes congolaises. En outre, trois témoins experts ont comparu pour témoigner sur la violence sexuelle et le trouble de stress post-traumatique (TSPT), les langues centrafricaines et congolaises ainsi que sur l’utilisation du viol en tant qu’arme de guerre.
Le ‘‘témoin 209’’ devrait conclure son témoignage demain matin.