Aujourd’hui, un témoin a déclaré que des enfants soldats étaient présents dans les rangs du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), le groupe dirigé par le chef d’opposition congolais Jean-Pierre Bemba, dont les actes de violence présumés sur les civils centrafricains l’on conduit sur le banc des accusés de la Cour pénale internationale (CPI).
Selon le témoin, les mineurs avaient principalement effectué des missions de reconnaissance dans les villes que le MLC prévoyait d’attaquer. « Apparemment, ils ont été utilisés en tant qu’éclaireurs. Ils se rendaient donc en ville et se faisaient passer pour des enfants en difficulté à cause de la guerre … ils se baladaient et revenaient vers cinq heures de l’après-midi », a-t-il raconté. Le MLC pouvait ensuite progresser vers la zone si les renseignements rassemblés par les garçons indiquaient qu’il n’y avait pas de danger.
Le ‘‘témoin 63’’, qui a débuté sa déposition hier, a dépeint le comportement des troupes du mouvement de M. Bemba dans les banlieues PK 12 et PK 24 de Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA). Il a décrit comment les combattants congolais avaient volé des téléphones portables aux civils puis les avaient échangés contre de l’alcool et comment ils avaient occupé par la force les maisons des civils.
L’avocat de l’accusation Eric Iverson a demandé au ‘‘témoin 63’’ s’il avait accompagné le MLC lorsque ses soldats étaient passé d’une banlieue à une autre.
« Oui, je les ai accompagné. Lorsqu’ils sont partis deux jours plus tard, je les ai suivis », a répondu le témoin. Il n’a toutefois pas précisé en séance publique pourquoi il avait suivi les soldats. Le témoin a apporté l’essentiel de son témoignage à huis clos.
M. Bemba, un ressortissant congolais, a reconnu que ses troupes s’étaient rendues dans le pays voisin, la RCA, pour aider le président de l’époque Ange-Félix Patassé à écarter une tentative de coup d’état. Il a toutefois plaidé non coupable pour les crimes pour lesquels il est poursuivi. Les procureurs de la CPI accusent M. Bemba d’être pénalement responsable de deux crimes contre l’humanité (meurtre et viol) et de trois crimes de guerre (meurtre, viol et pillage).
Le procès reprendra mardi pour entendre la suite du témoignage du ‘‘témoin 63’’.