Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Un nouveau témoin au procès de l’accusé pour crimes de guerre Jean-Pierre Bemba s’est présenté à la barre cet après-midi. Toutefois, près de la totalité de sa déposition a été entendu à huis clos.

Dans une décision orale d’aujourd’hui, le juge président Sylvia Steiner a autorisé le ‘‘témoin 63’’ à bénéficier de mesures de protection, notamment de l’utilisation d’un pseudonyme, d’une déformation numérique de la voix et du visage, ainsi qu’une “séance à huis clos limitée” lorsque le témoin fournit des informations pouvant révéler son identité ». Les juges ont estimé que ces mesures étaient nécessaires afin de permettre au témoin de continuer à vivre dans sa communauté sans qu’il soit inquiété.

De plus, appliquant une recommandation de l’Unité d’aide aux victimes et aux témoins (VWU) de la Cour concernant le niveau d’alphabétisation du témoin, ce dernier s’est vu accorder l’assistance d’un fonctionnaire du VWU.

Lors du témoignage très bref qu’il a donné en séance publique, le témoin a déclaré avoir vu des soldats congolais dans son quartier mais ne pas se souvenir de la date à laquelle il les avait vu pour la première fois. Il a également indiqué en réponse à une question de l’avocat de l’accusation Eric Iverson qu’il ne pouvait faire de distinction entre les armes avec lesquelles les soldats de M. Bemba tiraient.

La comparution du ‘‘témoin 63’’, le vingtième à être entendu depuis le début du procès en novembre dernier, marque la moitié du nombre de témoins que l’accusation a indiqué prévoir appeler.

M. Bemba, le quatrième ressortissant congolais à être jugé devant la Cour pénale internationale (CPI), est accusé de manquement à arrêter ou punir ses soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) qui auraient commis en masse des viols, des meurtres et des pillages en République centrafricaine pendant le conflit de 2002-2003. Il a envoyé ses troupes congolaises dans le pays voisin pour aider le président de l’époque Ange-Félix Patassé à écarter une tentative de coup d’état. M. Bemba a nié toutes les charges retenues à son encontre.

Entretemps, plus tôt dans la journée, Pamphile Oradimo, le doyen des juges d’instruction de Bangui, la capitale centrafricaine, a terminé sa déposition. M. Oradimo a mené des enquêtes judiciaires en République centrafricaine sur la culpabilité de personnes concernant les différents crimes commis pendant le conflit. Dans son témoignage, il a déclaré avoir ordonné le rejet des charges que le procureur général de son pays cherchait à retenir à l’encontre de M. Bemba. Cette décision s’explique par le fait que M. Bemba était devenu vice-président de la République démocratique du Congo et parce que son enquête n’avait pu trouver de preuve suffisante permettant de l’impliquer.

Le ‘‘témoin 63’’ poursuivra son témoignage demain matin.


Contact