Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Selon la déposition du témoin entendue aujourd’hui, les troupes congolaises appartenant au groupe rebelle de l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba ont pillé des biens du gouvernement centrafricain.

« Lorsqu’ils sont entrés dans le centre de Damara pour occuper la ville, ils n’ont épargné aucun bâtiment, aucun bien personnel ou public », a déclaré le ‘’témoin 209’’. Il a expliqué que, après que les soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) aient délogé les troupes rebelles du général François Bozizé de Damara le 7 décembre 2002, « les propriétés et autres biens du gouvernement ont été systématiquement pillés – matelas, véhicules appartenant au gouvernement, motos, rien n’a été épargné ».

Le témoin répondait à l’avocat de l’accusation Massimo Scaliotti, qui lui demandait si le MLC pillait également des biens appartenant au gouvernement centrafricain. Certains témoins précédents ont raconté comment les soldats centrafricains avaient pris part à une fusillade avec le MLC lorsque ce dernier avait cherché à transporter le butin de guerre en République démocratique du Congo (RDC). Le procès a entendu, qu’à un moment donné, l’armée locale avait réussi à confisquer les biens volés aux soldats de M. Bemba et, qu’en conséquence, les combattants congolais avaient mené de nombreuses et brutales attaques de représailles contre les civils centrafricains.

M. Bemba est jugé pour manquement présumé à contenir ses combattants qui ont assassiné, violé et tué pendant leur séjour en RCA entre octobre 2002 et mars 2003. Il a plaidé non coupable. À l’époque où le MLC s’était rendu dans le pays voisin, il s’agissait d’un groupe rebelle luttant pour renverser le gouvernement congolais. Dans le cadre d’un accord de paix 2003, M. Bemba était devenu un des vice-présidents de la RDC et plusieurs de ses combattants avaient été intégrés dans l’armée nationale congolaise.

Le ‘‘témoin 209’’a déclaré aujourd’hui au cours du procès Bemba qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI) que les troupes du MLC présentes en RCA comprenaient des anciens soldats de l’ex président congolais Mobutu Sese Seko ainsi que des combattants de rang inférieur insuffisamment formés qu’il a indiqué être ceux que l’on nommait les ‘‘Banyamulenge’’. M. Mobutu a dirigé le Congo entre 1965 et 1997.

Les témoins précédents ont utilisé le terme de ‘‘Banyamulenge’’ pour faire référence aux soldats du MLC qui étaient présents en RCA à l’époque du conflit de 2002-2003. Mais le ‘‘témoin 209’’a indiqué que le terme faisait référence aux soldats de rang inférieur qui « portaient des bottes en caoutchouc et des habits qui étaient beaucoup trop grands pour eux ».

Il a expliqué, « Les anciens soldats de Mobutu étaient habillés comme des soldats mais les Banyamulenge portaient toutes sortes de vêtements. Les anciens soldats de Mobutu avaient des rangers aux pieds mais les [Banyamulenge] portaient des bottes en caoutchouc et cela ne se produit pas dans une armée régulière ».

Le témoin n’a déposé que brièvement avant de consulter un médecin pour ce que le juge président Sylvia Steiner a décrit être une « consultation urgente ». Au début de l’audience de la journée, le ‘‘témoin 209’’a fait savoir qu’il avait subi la veille l’extraction de deux dents et que, par conséquent, il ne sentait pas très bien.

Le procès devrait reprendre lundi matin.


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