Le témoin qui comparaît actuellement au procès pour crimes de guerre de Jean-Pierre Bemba qui se déroule devant la Cour pénale internationale (CPI) a poursuivi aujourd’hui sa déposition à huis clos. Mardi, le ‘‘témoin 63’’, qui a comparu pour la première fois la semaine dernière, a été autorisé à donner presque la totalité de son témoignage à huis clos. Selon le juge président Sylvia Steiner, cette décision devait permettre au témoin de « se sentir libre de parler ». Elle a également rassuré le témoin sur le fait que lorsqu’il témoignait à huis clos, il serait tout à fait impossible que les personnes hors de la salle d’audience n’entendent ce qu’il dit.
Le témoin s’était vu précédemment accorder plusieurs mesures de protection, telles que l’utilisation d’un pseudonyme, la déformation numérique de la voix et du visage et une ‘‘séance à huis clos limitée” lorsque le témoin fournit des informations pouvant révéler son identité ». Les juges ont estimé que ces mesures étaient nécessaires afin de permettre au témoin de continuer à vivre dans sa communauté sans qu’il soit inquiété. De plus, appliquant une recommandation de l’Unité d’aide aux victimes et aux témoins (VWU) de la Cour concernant son niveau d’alphabétisation, le ‘‘témoin 63’’ s’est vu accorder l’assistance d’un fonctionnaire du VWU pendant les audiences.
Hier, le ‘‘témoin 63’’ a déclaré à la barre que les soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba pillaient les maisons, les églises et les magasins dans la ville centrafricaine de Damara, située près de la capitale Bangui. Il a également déclaré que ces soldats avaient tué certains civils qu’ils accusaient de soutenir les rebelles qui tentaient de renverser le président de l’époque Ange-Félix Patassé. Jeudi dernier, il a indiqué que le MLC utilisait des enfants soldats et il a relaté que les combattants congolais volaient des téléphones portables aux civils puis les échangeaient contre de l’alcool.
M. Bemba, un ancien vice-président de la République démocratique du Congo, a nié les charges de manquement à contrôler ses soldats qui perpétraient en masse des viols, des meurtres et des pillages lors de leur expédition en RCA pendant les années 2002 et 2003.