Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, un témoin de l’accusation a décrit comment les soldats congolais appartenant au groupe dirigé par l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba avaient pillé des maisons, des églises et des magasins dans la ville centrafricaine de Damara, située près de la capitale Bangui. Le témoin a également déclaré que ces soldats avaient tué certains civils qu’ils accusaient de soutenir les rebelles qui tentaient de renverser le président de l’époque Ange-Félix Patassé.

« À Damara, il ne restait plus un seul magasin qui n’ait été pillé », a affirmé le ‘‘témoin 63’’. Il a ajouté, « Et toutes les églises, pratiquement toutes, qu’elles soient catholiques ou protestantes, ont été pillées. Toutes les maisons de Damara ont été pillées ».

Le témoin, qui témoignait avec une déformation numérique de la voix et du visage pour garder son identité secrète, a indiqué que, une fois, il avait traversé une clairière dans la brousse où des soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) entreposaient leur butin. Le témoin a précisé que, par la suite, les troupes étrangères avaient demandé à des femmes des alentours de porter une partie des biens pillés au port de Bangui, d’où ils seraient transportés en République démocratique du Congo en traversant la rivière Oubangui. « Mais le butin qui appartenait au chef [des soldats du MLC dans la zone] a été transporté par camion », a-t-il ajouté.

Selon le témoin, le MLC était entré dans Damara pour poursuivre les rebelles qui tentaient de renverser M. Patassé. Le témoin a déclaré que le MLC était dans le pays pour aider M. Patassé à faire échouer les rebelles dirigés par François Bozizé.

Il a ajouté que les soldats du MLC arrêtaient souvent les gens qu’ils rencontraient lorsqu’ils poursuivaient les insurgés et leur demandaient s’ils étaient des rebelles ou des femmes de rebelles. « Après avoir arrêté une personne, ils avaient coutume de tuer les victimes dans la nuit », a indiqué le témoin.

Le ‘‘témoin 63’’ a également évoqué une fille qui lui avait déclaré qu’elle avait été violée collectivement par des combattants du MLC. Il a toutefois donné des détails sur l’agression de la fille à huis clos. En réalité, le matin, le témoin a donné près de la totalité de son témoignage à huis clos. Au début de l’audience de l’après-midi, le juge président Sylvia Steiner a annoncé que le reste de la séance de la journée se tiendrait à huis clos afin que le témoin se sente « libre de parler ».

Le ‘‘témoin 63’’ a commencé son témoignage vendredi dernier et, jeudi, il a expliqué que, étant donné la nature de son travail, il avait furtivement suivi le MLC lors de leur campagne destinée à mettre en déroute les rebelles de M. Bozizé. Aujourd’hui, il a déclaré, « Lorsque je faisais ce type de travail, je le faisais pour la postérité, pour l’histoire centrafricaine ». Il n’a pas donné plus de détails en séance publique.

Le procès devrait se poursuivre demain matin.

1 Commentaire
  1. A moins que des faits précis aient été présentés par le”témoin” dans ses déclarations à huis clos. Si non alors ça n’est point un témoin, mais une personne à l’imagination fertile corrompue pour raconter des histoires. Ocampo est un incompétent notoire,sans indépendance d’esprit et donc un poison pour la communauté. Il faut s’en débarasser.


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