Flavien Mbata, un directeur de la cour constitutionnelle de la République centrafricaine (RCA) a témoigné aujourd’hui au procès du citoyen congolais accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba. Témoignant via un lien vidéo depuis la capitale centrafricaine Bangui, le témoin a raconté comment les troupes de M. Bemba avaient occupé et pillé sa maison et a il a présenté à la Cour des documents que les troupes battant en retraite auraient laissés derrière son habitation.
Lorsque les soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) étaient arrivés le 1er novembre 2002 au Point Kilomètre 12 (PK 12), une banlieue de Bangui, le témoin et sa famille avaient fui et étaient allés vivre avec ses parents. Ils étaient revenus chez eux en février 2003 après avoir appris que les soldats étaient partis et avaient découvert que leur maison avait été pillée.
« La seule chose que nous avons pu retrouver est un véhicule qui avait été récupéré par mon garde du corps. Je n’ai pu récupérer aucun de mes propres biens. On m’a juste dit qu’ils avaient emmené les biens vers un destination inconnue », a déclaré M. Mbata.
Il a également témoigné avoir trouvé sur le sol de sa chambre à coucher certains documents rédigés par le MLC. Il a donné ces documents aux enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI). Aujourd’hui, les procureurs ont présenté ces documents en audience. Ils comprenaient un bulletin d’information et un manuel d’entraînement militaire qui avaient tous deux un en-tête « Armée congolaise de libération ».
« Quelle était la teneur de ces documents », a demandé l’avocat de l’accusation Petra Kneur.
« Le manuel d’entraînement était destiné à un entraînement militaire », a expliqué le témoin, qui avait été précédemment procureur à Bangui. « Que le document soit dactylographié ou écrit à la main, il avait un en-tête du MLC et il s’agissait de rapports élaborés par ces hommes de la milice et [semblaient] être envoyés à leurs supérieurs ».
Interrogé pour savoir comment il savait que les soldats du MLC avaient rédigé ces documents, M. Mbata a répondu, « Tout simplement parce que je les ai trouvé dans ma chambre à coucher immédiatement après leur départ ». Il a indiqué que les documents avaient été rédigés avec un style militaire.
Mme Kneur lui a ensuite demandé pourquoi il avait gardé les documents. Le témoin a répondu, « Je voulais les garder en souvenir car à l’époque je ne pensais pas qu’il y aurait un procès pour ceux qui avaient pillé ma maison ».
M. Bemba, 48 ans, est accusé de trois chefs de crimes de guerre (viol, meurtre et pillage) et de deux chefs de crimes contre l’humanité devant la CPI. Les procureurs l’accusent de manquement à arrêter ou punir ses troupes du MLC alors qu’elles perpétraient des actes de violence sur les civils centrafricains. Il a nié les charges.
Demain matin, le procès se poursuivra pour entendre le témoignage de M. Mbata, qui se présente à la barre à visage découvert.
Puisque le viol était utilisé comme arme de guerre par les troupes de MLC comme Moreno et le fameux expert centrafricain veulent le faire croire, il doit alors necessairement figurer dans ce fameux bulletin d’information à la hierarchie. Est ce le cas? Certes ce monsieur a ete victime des affres de la guerre. Mais comme il est incapable de s’en prendre aux combattants de son pays pour raisons de sa sécurité, voilà que les neocolonialistes lui offrent l’occasion de pleurnicher au nom de Bemba pour un peu de miettes.