Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, un colonel centrafricain à la retraite a déclaré au cours du procès pour crimes de guerre de Jean-Pierre Bemba que les troupes de la milice de l’accusé avaient occupé par la force puis démoli les maisons des civils ainsi que les bâtiments appartenant à l’armée de la République centrafricaine (RCA).

« Partout où ils allaient, ils causaient des dégâts », a affirmé Joseph Mowondwi, qui témoignait pour la deuxième journée. Il a indiqué, toutefois, qu’il n’avait pas assisté à ces crimes présumés.

M. Mowondwi, qui s’est également présenté devant la Cour sous le nom de ‘‘témoin 151’’, a déclaré que le bâtiment gouvernemental détruit par les soldats congolais était celui du Bataillon des services et du soutien (BSS). Avant son occupation par les combattants de l’accusé, ce bâtiment était utilisé pour stocker les instruments de la fanfare de l’armée centrafricaine.

« Les Banyamulenge [soldats congolais] se sont emparé de ce bâtiment puis l’on détruit. Ils ont détruit tous les instruments de musique ainsi que les locaux », a déclaré le témoin qui était interrogé par le substitut du procureur Eric Iverson.

Il a indiqué que les maisons des civils occupées par les troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) avaient été transformées en bases militaires. La milice rebelle de M. Bemba était un des groupes armés en activité en RCA lors du conflit armé de 2002 et 2003, combattant auprès du président en exercice menacé, Ange-Félix Patassé.

Les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) affirment que les soldats du MLC ont commis des viols, des meurtres et des pillages sur la population civile centrafricaine durant leur séjour dans ce pays. M. Bemba est tenu responsable de ces crimes. Niant les charges retenues à son encontre, il a affirmé que n’importe lequel des nombreux groupes armés présents en RCA à l’époque du conflit pouvait avoir perpétré ces crimes.

Marie Edith Douzima-Lawson, un avocat représentant les victimes participant au procès, a demandé à M. Mowondwi si les forces libyennes qui avaient participé au conflit avaient commis des crimes.

« Je n’ai aucune connaissance des actes de violence commis par les troupes libyennes à cette époque. Personnellement, je n’ai jamais entendu parler ou vu un acte de violence perpétré par les forces libyennes », a répondu le témoin.

Entretemps, cet après-midi, lors du contre-interrogatoire mené par la défense, des extraits des déclarations de M. Mowondwi aux enquêteurs de la CPI ont été lus devant la Cour. Dans ces déclarations, il est cité déclarant n’avoir jamais été victime ou témoin d’un crime commis par les troupes congolaises. Il a indiqué qu’il avait simplement entendu des rumeurs propagées par la population.

Pouvez-vous confirmer que vous avez entendu des rumeurs concernant des crimes commis par le MLC mais que vous n’êtes pas en mesure d’en parler car vous ne savez rien à leur sujet ? », a demandé l’avocat de la défense Aimé Kilolo-Musamba.

« C’est exact », a répondu le témoin.

L’avocat de la défense a ensuite demandé au témoin qui avait mis les locaux du BSS à la disposition des soldats du MLC.

« Je ne sais pas qui l’a mis à leur disposition », a répondu M. Mowondwi. Il a expliqué que le bâtiment où le BSS était hébergé appartenait au ministre de la défense, qui le gérait également. Le témoin n’a pas dit si le ministre avait donné le bâtiment aux soldats de M. Bemba ou si ces derniers l’avaient occupé de force.

La défense poursuivra le contre-interrogatoire de M. Mowondwi demain matin.

2 Commentaires
  1. une parodie de justice digne d’une république bananiere.Mr BEMBA est innocent et cela transparaît de jour en jour par les contradictions des témoins à charge .je me suis révolté du désordre dans le parti du chairman mais une évidence est que ce monsieur est vraiment innocent au delà de toute doute raisonnable.

  2. J’estime que le procès de JP est politise et qu’il fallait une juridiction neutre pour établir les responsabilités des uns et des autres.


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