Le procès de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba a repris aujourd’hui après une coupure d’une semaine, l’accusation citant à comparaître un colonel retraité de l’armée de la République centrafricaine (RCA) en tant que 31ème témoin.
Joseph Mowondwi a témoigné sur le Centre de commande des opérations (CCO) dirigé par l’armée de son pays ainsi que sur le rôle qu’il a joué pendant le conflit à propos duquel M. Bemba est jugé. Il a déclaré que bien que le centre ait engagé des campagnes contre les insurgés qui cherchaient à renverser le président de l’époque Ange-Félix Patassé, les forces de l’accusé menaient leurs propres opérations de manière indépendante.
Lors de l’interrogatoire conduit par le substitut du procureur Eric Iverson, M. Mowondwi a indiqué que le centre était à l’origine connu en tant que poste de commandement (PC). Toutefois, il avait été rebaptisé CCO fin 2002 lorsque M. Patassé avait fait face à une rébellion armée. Le centre comportait un grand nombre de départements intégrant des officiers provenant de nombreuses unités assignés à « la gestion de la crise ».
M. Mowondwi, qui est également connu sous le nom de ‘‘témoin 151’’, a servi en tant qu’officier de liaison dans le centre en 2002 et 2003 lorsqu’il coordonnait toutes les activités des forces armées centrafricaines. Le centre était situé à Camp Beyale qui hébergeait également le quartier général du ministre de la défense nationale, du bureau du commandement militaire, du commandement de l’armée et des services de logistique militaire.
Il a expliqué : « Le CCO faisait parti du commandement de l’armée. Son activité principale était d’envoyer des troupes… aux endroits où il y avait un problème de sécurité dans le pays, l’unité était chargée de préparer les diverses dispositions administratives nécessaires ainsi que de la logistique ».
C’est lors de la rébellion que M. Patassé avait invité les troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba pour soutenir ses forces loyalistes. M. Mowondwi a affirmé que lorsque les forces congolaises étaient arrivées dans la capitale centrafricaine Bangui, elles avaient établi leur base au Point Kilomètre 12 (PK 12) et « avaient travaillé indépendamment ».
Il a cependant ajouté qu’aucun membre du personnel du MLC n’avait participé à la planification, aux opérations, aux transmissions ou aux autres départements du CCO. Selon le témoin, « Tous ses membres étaient des soldats centrafricains ».
M. Bemba est accusé de trois chefs de crimes de guerre (viol, meurtre et pillage) et de deux chefs de crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale. Les procureurs affirment que, en tant que commandant en chef, il a fait preuve de manquement à arrêter ou punir ses troupes alors qu’elles perpétraient des actes de violence sur les civils centrafricains. Ce dernier a nié les charges, soutenant que, une fois que ses troupes avaient quitté le Congo, elles n’étaient plus sous son contrôle mais sous celui de M. Patassé.
L’accusation poursuivra l’interrogatoire de M. Mowondwi demain matin.
pas d’avancée significative pour l’accusation vraiment la CPI se discrédite car jusqu’à maintenant
il’n’y a aucune accusation sérieuse.