Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Un témoin a déclaré aujourd’hui qu’il y avait plusieurs cadavres de civils le long des routes que Jean-Pierre Bemba avait emprunté pour visiter ses troupes stationnées en République centrafricaine (RCA). Il a indiqué toutefois que l’accusé de crimes de guerre n’avait pas parlé des cadavres ou de la nécessité d’appliquer une discipline lorsqu’il s’était adressé à ses troupes.

Hier, le ‘‘témoin 213’’ a déclaré devant la Cour présidée par le juge Sylvia Steiner que M. Bemba avait rencontré ses combattants stationnés au Point Kilomètre 12 ou PK 12, près de la capitale centrafricaine, ainsi qu’au Point Kilomètre (22) et les villes de Bossembele de Mongoumba. Ce matin, il a témoigné qu’il y avait des cadavres le long des routes menant à toutes ces destinations.

« M. Bemba a-t-il fait des commentaires concernant la présence de ces cadavres le long de la route ? », a demandé l’avocat de l’accusation Jean-Jacques Badibanga.

« Je ne l’ai pas entendu mentionner ces cadavres », a rétorqué le témoin. Il a répété que M. Bemba avait uniquement encouragé ses troupes et les avaient remercié pour le travail qu’elles effectuaient. Le témoin a bénéficié de mesures de protection, notamment d’une déformation numérique de son visage et de sa voix ainsi que de fréquentes séances à huit clos.

Le témoin n’a pu donner une estimation du nombre de cadavres qu’il avait vu. Il a indiqué qu’il y avait des corps de femmes et d’hommes. Ils portaient des habits civils et il n’y avait aucune arme à leurs côtés.

Le témoin a également déclaré que les biens volés par les troupes de M. Bemba et transportés au Congo étaient « à la disposition » des différentes unités présentes au sein du parti politique de l’accusé, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC).

« Avant qu’ils ne se rendent en RCA, ils n’avaient pas ces biens. Lorsqu’ils sont revenus, ils avaient tous ces biens », a précisé le témoin. Il a indiqué que les biens comprenaient des véhicules et des motos.

M. Bemba est jugé pour manquement présumé à contenir ses combattants qui ont assassiné, violé et pillé pendant leur séjour en RCA entre octobre 2002 et mars 2003. Il a plaidé non coupable pour l’ensemble des chefs d’accusation, soutenant qu’il n’exerçait pas un commandement direct sur ces troupes et que lorsqu’il avait appris les crimes qu’ils avaient commis, il avait pris de fermes mesures pour discipliner ses combattants.

À l’époque où les troupes s’étaient rendues dans le pays voisin, elles appartenaient à un groupe rebelle luttant pour renverser le gouvernement congolais. Dans le cadre d’un accord de paix en 2003, M. Bemba était devenu un des vice-présidents congolais.

Le contre-interrogatoire du ‘‘témoin 213’’ se poursuivra demain matin.


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