Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Le procès de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba qui se déroule devant la Cour pénale internationale (CPI) a repris ce matin avec le témoignage du 37ème témoin de l’accusation qui se présentait à la barre sous le pseudonyme de ‘‘témoin 45’’.

Le témoin a déclaré que bien que la milice avait un code de conduite pour ses troupes, les règlements étaient « très difficiles » à appliquer en raison de la « distance » existant entre les soldats présents sur le front et le quartier général du haut commandement.

Il a indiqué que le code de conduite du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) prévoyait des sanctions, telles que le renvoi ou l’emprisonnement, pour les soldats qui commettaient des meurtres, des viols ou qui étaient déclarés coupables d’insubordination et de désertion. Il a précisé que, toutefois, lorsque les opérations militaires et de combat du groupe s’étaient étendues géographiquement, le commandement supérieur avait eu une attitude beaucoup moins stricte sur l’application de ce code.

« Savez-vous si M. Bemba avait connaissance du comportement du MLC lors de ces différentes opérations ? », a demandé l’avocat de l’accusation Horejah Bala-Gaye.

« M. Bemba s’est plus focalisé sur les résultats escomptés sur le terrain que sur toute autre chose », a répondu le ‘‘témoin 45’’, qui a ajouté que c’était le cas pour les opérations qui s’étaient déroulées en République démocratique du Congo et en République centrafricaine (RCA). « Le principal objectif [des opérations] était la conquête et non pas la prise en compte des questions de discipline ».

Le témoin a bénéficié de mesures de protection, notamment d’une déformation numérique de son visage et de sa voix ainsi que de fréquentes séances à huit clos.

Le ‘‘témoin 45’’ a déclaré que bien que les soldats étaient souvent sanctionnés pour des crimes commis au Congo, ce n’est que lorsque « une pression internationale avait été exercée » qu’un tribunal avait été mis en place pour juger les officiers de bas niveau pour les délits qu’ils auraient commis en RCA. Le témoin n’a toutefois pas donné de détails sur ces tribunaux en séance publique.

Á l’ouverture du procès, en novembre 2010, l’avocat de l’accusation Petra Kneur a indiqué dans son exposé introductif que le ‘‘témoin 45’’ apporterait un témoignage sur les tribunaux militaires du MLC destinés aux soldats indisciplinés. « Il dira à la Cour que ces tribunaux étaient une imposture », a indiqué Mme Kneur. « Vous apprendrez du ‘‘témoin 45’’ que M. Bemba informait les soldats du MLC avant le début des procès qu’il s’agissait d’un simulacre de procès destiné à répondre aux demandes de la communauté internationale. »

Le témoin a affirmé que M. Bemba, en tant que commandant en chef, était « toujours » en contact direct avec ses troupes et que l’accusé avait communiqué avec ses commandants par le biais d’une radio, d’un téléphone satellite Thuraya et d’un téléphone portable.

« M. Bemba utilisait énormément le téléphone », a déclaré le témoin. Il a ajouté que, chaque matin, M. Bemba contactait les officiers du front pour obtenir des rapports et pour donner des instructions.

« La journée commençait avec un rapport provenant de toutes les troupes déployées. Ensuite, il s’occupait d’autres questions », s’est remémoré le témoin.

Tout en reconnaissant la présence de ses troupes sur le territoire centrafricain, M. Bemba a nié les trois crimes de guerre (meurtre, viol et pillage) et les deux crimes contre l’humanité (meurtre et viol) auxquels il doit répondre. Sa défense soutient que, une fois que ses troupes avaient quitté le Congo, il n’exerçait plus un commandement direct sur elles puisqu’elle étaient alors passées sous le commandement des autorités centrafricaines.

Les procureurs affirment que M. Bemba, en tant que commandant en chef du MLC, est pénalement responsable des crimes commis par ses troupes insuffisamment formées et indisciplinées, déployées en RCA entre octobre 2002 et mars 2003. Ils soutiennent également que M. Bemba avait connaissance des actes de violences commis par ses troupes sur les civils mais qu’il n’avait pris aucune mesure pour les arrêter ou les punir. Les troupes étaient présentes dans le pays voisin pour aider le président menacé, Ange-Félix Patassé, à combattre une tentative de coup d’état.

Le ‘‘témoin 45’’ poursuivra son témoignage demain matin.

3 Commentaires
  1. Cher Peter,

    Nous apprécions vos commentaires et contribution à la surveillance de site web Bemba procès. Nous ne pouvons pas approuver votre commentaire car elle pourrait révéler l’identité du témoin protégé. Nous espérons que vous continuerez à commenter le déroulement du procès et la Cour pénale internationale. Je vous remercie.

  2. Cher Gessi,

    Nous apprécions vos commentaires et contribution à la surveillance de site web Bemba procès. Nous ne pouvons pas approuver votre commentaire car elle pourrait révéler l’identité du témoin protégé. Nous espérons que vous continuerez à commenter le déroulement du procès et la Cour pénale internationale. Je vous remercie.

  3. Ce temoin s’il est congolais j’en suis sure qu’il a reçu instruction des autorités du pays!!! Mais On en ai sure que la liberation y est entrain de venir pas à pas…


Contact