Selon le témoignage d’un ancien membre du groupe militaire entendu aujourd’hui, les quelques soldats de Jean-Pierre Bemba condamnés à purger une peine pour leur conduite répréhensible sur le front avaient été libérés dès que les observateurs indépendants de leurs procès étaient partis.
Le témoin anonyme, qui a débuté sa déposition hier, a déclaré que seuls cinq ou sept soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) avaient été condamnés à des peines d’emprisonnement lors de procès qu’il a indiqué être orchestrés par l’accusé de crimes de guerre.
M. Bemba, le fondateur et commandant en chef du groupe, est jugé devant la Cour pénale internationale (CPI) pour manquement présumé à punir ses soldats que les procureurs accusent de meurtres, de viols et de pillages perpétrés lors de leur déploiement dans le conflit qui a ravagé le République centrafricaine (RCA).
Le ‘‘témoin 45’’, dont le témoignage laissait à penser qu’il était un haut dirigeant du MLC, a décrit les procès des soldats accusés d’agressions que ce soit chez eux, en République démocratique du Congo ou en RCA. Il a indiqué que les peines rendues par la cour martiale n’avaient pas été accomplies en totalité, les soldats coupables ayant été libérés quelques mois après leur condamnation.
« Ils ne sont restés en prison que peu de temps. Après deux ou trois mois, ils ont été libérés », a-t-il indiqué. Un soldat a été condamné à cinq ans pour des crimes commis au Congo et ceux qui ont été déclarés coupables pour des crimes commis dans le pays voisin ont été condamnés à des peines de trois à six mois.
Lors de l’interrogatoire mené par avocat de l’accusation Horejah Bala-Gaye, le ‘‘témoin 45’’ a indiqué que les tribunaux militaires avaient été mis en place entre janvier et février 2003. Le témoin a apporté son témoignage à huis clos, bénéficiant d’une déformation numérique de son visage et de son image afin de ne pas divulguer son identité au public.
« L’objectif des procès était de démontrer à la communauté internationale que les dirigeants militaires du MLC n’étaient pas responsables des actes de violence qui auraient été commis par les troupes du MLC », a-t-il déclaré.
Le ‘‘témoin 45’’ a raconté que des journalistes des medias internationaux étaient présents tout au long des procédures et c’est après leur départ que les soldats condamnés ont été libérés. « Il n’y avait plus de raison de maintenir ces soldats en détention ».
L’ancien membre du MLC a indiqué qu’aucune victime n’était présente lors des procès. Il a déclaré que le juge président, les procureurs et les avocats de la défense avaient tous été nommés par M. Bemba.
Le témoin n’a pu se remémorer le nombre de soldats présentés devant le tribunal. Il a estimé que les personnes jugées par rapport aux crimes commis en RCA étaient entre cinq et sept.
Il a indiqué qu’ils étaient accusés d’extorsion et d’exploitation de la population. « Aucune allusion n’a été faite à des viols ou à des meurtres », a-t-elle indiqué, ajoutant que, hormis ces procès, aucune autre mesure n’avait été prise par rapport aux autres crimes qui auraient été commis par les troupes.
Le ‘‘témoin 45’’ a déclaré que les soldats prématurément remis en liberté étaient par la suite intégré dans l’armée nationale congolaise.
Le témoin a également été interrogé par Marie-Edith Douzima-Lawson et Assingambi Zarambaud qui représentent les victimes participant au procès. L’interrogatoire s’est déroulé pour l’essentiel à huis clos.
La défense, qui a débuté cet après-midi son contre-interrogatoire du ‘‘témoin 45’’ à huis clos, continuera demain matin.
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