Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, un expert en géopolitique a déclaré que l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba avait déployé ses troupes dans un pays voisin au nom des autorités nationales de la République démocratique du Congo (RDC).

Témoignant pour la deuxième journée dans un procès qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI), Octave Dioba a indiqué que, après qu’un accord de paix ait été signé par les factions belligérantes congolaises, les forces de M. Bemba avaient fait partie des autorités administratives et militaires légitimes du Congo.

L’expert a déclaré que, par conséquent, l’accusé avait envoyé ses troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) dans le pays en conflit conformément à l’accord de défense mutuelle que plusieurs pays d’Afrique centrale avaient signé.

Il a expliqué que lorsque le pacte d’assistance mutuelle préexistant entre les membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) était en vigueur, les États parties dont la RCA et le Congo avaient convenu de fournir une assistance en matériel et personnel technique, civil et militaire à un état membre faisant face à « toute menace d’agression armée ».

Selon l’expert, à la lumière de ce pacte et de l’accord de Lusaka qui reconnait le MLC comme administrateur légitime de la région nord du Congo, les troupes de M. Bemba s’étaient conformées aux normes juridiques et politiques en fournissant des troupes pour assister la lutte du pays voisin contre des insurgés.

« La RDC représentée par le MLC était dans une position légitime pour apporter une assistance à un autre état, la RCA, qui faisait l’objet d’agressions », a affirmé M. Dioba.

Les autres signataires du pacte de protection mutuelle incluaient l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République du Congo et São Tomé et Príncipe.

M. Dioba a affirmé que les termes de l’accord de Lusaka de 1999 signé par les parties belligérantes du Congo avaient conféré les pouvoirs administratifs de la région nord du Congo, notamment la garantie de la sécurité à la frontière du pays avec la RCA, au groupe de M. Bemba. Il a ajouté que l’accord a reconnu les troupes du MLC comme faisant partie des forces militaires du Congo.

L’expert a déclaré que M. Bemba n’avait pas à l’époque d’intérêt politique ou stratégique à envoyer ses troupes dans le pays voisin. Cela était dû au fait que l’accord de paix avait été signé par les groupes armés congolais qui, à ce moment-là, négociaient des accords de partage des pouvoirs. Les procureurs soutiennent que le déploiement des troupes en RCA faisait partie de l’effort de M. Bemba pour gagner un avantage stratégique dans le cadre de sa campagne armée contre le gouvernement congolais.

Faisant face à une tentative de coup d’état en 2002, l’ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé avait cherché l’assistance des troupes de M. Bemba pour lutter contre les insurgés. M. Bemba a nié les accusations des procureurs selon lesquelles il n’avait pas pris de mesures pour arrêter ou punir ses soldats mal formés qui auraient violé, tué et pillé des civils lors de leur déploiement dans le pays voisin.

Entretemps, dans d’autres documents présentés aujourd’hui à la Cour par la défense, les 21 membres de la Communauté des États Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) et l’Union africaine avaient condamné l’insurrection armée contre M. Patassé et soutenu l’expédition de troupes étrangères pour restaurer la paix dans le pays en conflit.

 


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