Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, la date à laquelle les troupes de l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba sont arrivées en République centrafricaine (RCA) a été au centre du contre-interrogatoire, mené par l’accusation, d’un témoin de la défense au procès qui se tient à la Haye.

L’avocat de l’accusation Eric Iverson a déclaré que le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) était arrivé dans le pays en conflit deux jours plus tôt que la date donnée par le témoin. Il a présenté des documents, qui auraient été produits par des membres de la milice de M. Bemba, qui montrent que des soldats du groupe avaient été déployés dans le conflit avant le 28 octobre 2002, date donnée par le ‘‘témoin D04-45’’.

Le témoin, dont le témoignage entre dans son quatrième jour, avait précédemment déclaré à la Cour que sept à dix soldats du 28ème bataillon du MLC avaient été envoyés dans le pays en conflit le 26 octobre 2002 afin « d’évaluer la situation sur le terrain » mais étaient retournés au Congo le jour même. « Personne n’est resté le 26 à Bangui », a-t’il indiqué en citant la capitale centrafricaine.

Un rapport de situation présenté au témoin par M. Iverson mentionnait toutefois l’arrivée de 151 soldats du MLC à Bangui le 26 octobre 2002. Daté du matin de la même journée, le message aurait été envoyé par le commandant du 28ème bataillon au quartier général du groupe situé dans la ville de Gbadolite au Congo. Dans un autre message présenté par l’accusation, le commandant du bataillon a signalé le 27 octobre 2002 une situation calme et un « bon moral » de ses troupes.

« N’est-il pas étrange qu’un message concernant les opérations provienne de Bangui si le 28ème bataillon n’y était même pas ? », a demandé M. Iverson.

« Le 27, aucun soldat du 28ème bataillon n’était de l’autre côté. C’est tard dans la nuit du 28 qu’ils ont traversé la frontière », a répondu le témoin.

Les questions suivantes sur ce thème ont été posées au témoin à huis clos. Le témoin a fait sa déposition via un lien vidéo et a bénéficié de mesures de protection, notamment d’une déformation numérique de son visage et de sa voix ainsi que de fréquentes séances à huit clos.

M. Bemba se défend de n’avoir pris aucune mesure bien qu’il ait eu connaissance du fait que ses troupes commettaient des atrocités contre les civils centrafricains. Les procureurs soutiennent que, après leur déploiement dans le pays voisin, le 25 octobre 2002, les troupes congolaises avaient commis des viols, meurtres et pillages généralisés.

L’ancien vice-président du Congo affirme que n’importe quel groupe armé qui était en activité dans le pays en conflit pouvait avoir commis les crimes pour lesquels il était poursuivi. De plus, c’est son axe de défense que de déclarer que ses troupes étaient déployées en RCA avant le 30 octobre 2002.

Le contre-interrogatoire du ‘‘témoin D04-45’’ se poursuivra demain matin.

 


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