Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, un ancien combattant de la rébellion menée par le président déchu de la République centrafricaine (RCA), François Bozizé, a rejeté la responsabilité d’une partie des atrocités perpétrées lors du conflit de 2002-2003 dans ce pays et attribuées à la milice de l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba aux rebelles de M. Bozizé qui, selon lui, étaient indisciplinés et avaient brutalisé des civils.

Témoignant sous le pseudonyme donnée par la Cour de ‘‘témoin D04-56’’, il a déclaré aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) que ses collègues avaient commis des viols, des meurtres ainsi que des pillages et que durant ces opérations, ils parlaient lingala, la langue congolaise.

« Nous prenions de l’argent, des chaussures, des vêtements, des postes de télévision et d’autres choses, nous commettions des viols et tuions des gens », a-t’il indiqué.

L’avocat de la défense Peter Haynes a demandé quelles langues les rebelles parlaient-ils entre eux. « Français, lingala et sango, un dialecte centrafricain », a répondu le témoin.

Expliquant l’utilisation du lingala, l’ancien combattant de M. Bozizé a précisé, « Nous utilisions cette langue pour commettre ces crimes car lorsque nous l’utilisions, les citoyens de la RCA renonçaient à se battre et se soumettaient plus facilement ».

Le témoin a indiqué que les crimes au sujet desquels il témoignait avaient été perpétrés dans différentes villes dont Damara, Boy-Rabé, Sibut, PK 12 et Fu entre octobre 2002, lorsque les rebelles avaient tenté de prendre le pouvoir, et mars 2003, lorsqu’ils avaient pris la capitale Bangui.

M. Bemba est jugé devant la CPI depuis novembre 2010 pour des crimes que ses soldats du Mouvement pour la libération du Congo auraient commis lors du conflit centrafricain. Il nie que ses soldats soient les auteurs des crimes et accuse au contraire les autres groupes armés qui ont participé aux combats.

Les troupes congolaises étaient présentes dans le pays voisin à la demande de son président en exercice, Ange-Félix Patassé, qui était confronté à une tentative de coup d’état menée par M. Bozizé, son ancien chef d’état-major.

Un certain nombre de témoins de l’accusation ont témoigné que les soldats qui avaient perpétré les crimes étaient congolais. Ces témoins ont indiqué pouvoir reconnaître la nationalité des soldats indisciplinés parce qu’ils parlaient la langue congolaise plutôt que le sango que les citoyens centrafricains auraient utilisé.

Le ‘‘témoin D04-56’’ a débuté ce matin son témoignage au procès Bemba. Les juges lui ont accordé des mesures de protection notamment une déformation numérique de la voix et du visage lors des diffusions publiques de sa déposition ainsi que l’utilisation de fréquentes séances à huis clos afin de protéger son identité. Il témoigne via un lien vidéo.

Il a déclaré que les rebelles de M. Bozizé étaient pauvrement équipés, que le pillage « était loin d’être exceptionnel » et qu’il s’agissait d’une méthode opérationnelle « généralisée ». Ils ne portaient pas d’uniformes et disposaient de peu de provisions alimentaires. Les quelques véhicules qu’ils utilisaient appartenaient aux tchadiens qui combattaient à leurs côtés. Le ‘‘témoin D04-56’’ a indiqué que les rebelles prenaient par conséquent tout ce qu’ils pouvaient aux civils.

Certains des biens volés avaient été revendus à la population « afin que nous ayons un peu d’argent pour survivre », a déclaré le témoin. « D’autres ont emporté les biens au quartier général des rebelles… nous avons même essayé de trouver de petits chariots pour mettre notre butin ».

Le ‘‘témoin D04-56’’ a donné des détails sur les viols et les meurtres à huis clos. Il n’a pas précisé si les soldats de M. Bemba avaient ou non été impliqués dans la moindre activité criminelle.

Le témoin a indiqué que le mouvement rebelle ne possédait ni d’installations d’entraînement ni de code de conduite sur la discipline et la manière de gérer la population civile. Il a précisé que le groupe comprenait un nombre indéfini de déserteurs de l’armée nationale et que plus de 500 recrues avaient seulement reçu « une formation accélérée sur le maniement des armes ».

L’accusation débutera le contre-interrogatoire du ‘‘témoin D04-56’’ demain matin.

 

2 Commentaires
  1. Le dossier est vide, il est temps que pour fermer les rideaux.

  2. Voyeux-vous comment la veritee commence a surgir.M.Bemba est innocent.Nous sommes avec vous, courage M.Bemba.


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