Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Un ancien soldat de l’armée de la République centrafricaine (RCA) a déclaré que ses collègues violaient les femmes dont les maris étaient suspectés d’être des rebelles.

Lors du dernier jour de son témoignage dans le procès du chef d’opposition congolais Jean-Pierre Bemba, l’ancien soldat se présentant à la barre sous le pseudonyme de ‘‘témoin D04-03’’ a attribué le comportement de voyous des soldats à leur manque d’entraînement.

Il a indiqué, « Nous sommes entrés dans les maisons et avons cherché les hommes. Lorsque la femme a déclaré qu’ils n’étaient pas là, nous avons compris que M. Bozizé avaient recruté ces hommes. Nous avons ensuite brutalisé la femme ».

François Bozizé dirigeait la rébellion qui a abouti au renversement du président centrafricain Ange-Félix Patassé en mars 2003. Les troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba ont combattu aux côtés de M. Patassé et les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) soutiennent que ces troupes ont perpétré des viols, des meurtres et des pillages.

Le ‘‘témoin D04-03’’ a déclaré cet après-midi que, lorsqu’une fois il avait exprimé sa désapprobation sur la conduite de ses collègues, l’un d’entre eux avait pointé son arme sur lui. Le témoin n’a pas précisé combien de viols avaient été commis par ses collègues ni les lieux où les agressions avaient été perpétrées.

Le témoin a blâmé l’indiscipline qui régnait au sein des soldats de la RCA lors du bref entraînement qu’ils ont reçu. Il a déclaré que l’entraînement durait une journée car « le temps manquait » et qu’ensuite les recrues étaient envoyées sur le front.

Il a indiqué que l’entraînement militaire accéléré, qui comprenait le maniement des armes, l’identification de l’ennemi, de la hiérarchie et le respect des biens des civils avait été effectué le 27 octobre 2002. Les recrues avaient débuté leurs opérations de combat le 28 octobre.

Le procès Bemba a débuté en novembre 2010, est entendu par les juges Sylvia Steiner (juge président), Joyce Aluoch et Kuniko Ozaki. Les cinq charges retenues contre le chef de l’opposition congolais découlent de son manquement présumé à contenir ses troupes qui, selon l’affirmation des procureurs, auraient agressé des civils.

Il a nié les charges, affirmant que ses troupes étaient sous le commandement de M. Patassé et que n’importe lequel des nombreux groupes qui avaient participé au conflit pouvait avoir commis les crimes pour lesquels il était jugé.

Dans son témoignage de la semaine dernière, le ‘‘témoin D04-03’’ a déclaré que les soldats centrafricains et les rebelles de M. Bozizé agressaient des civils. Il a indiqué que les actes violents perpétrés par les soldats de la RCA étaient des représailles à la suite des attaques commises par les rebelles. Le témoin a également précisé qu’il n’avait connaissance d’aucun crime commis par les troupes de M. Bemba.

La déposition du ‘‘témoin D04-03’’ a été entendue via un lien vidéo depuis un lieu dont le nom n’a pas été divulgué. Il a bénéficié de mesures de protection, notamment d’une déformation numérique de son visage et de sa voix ainsi que de fréquentes séances à huit clos afin de protéger son identité.

Une conférence de mise en état est prévue pour le jeudi de cette semaine afin de déterminer le calendrier de présentation des témoignages de la défense restants.

 


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