Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Un ancien membre des forces rebelles combattues par la milice du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) dirigée par l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba en République centrafricaine a déclaré n’avoir entendu parler d’aucun crime commis par la milice de l’accusé.

L’ancien combattant rebelle a toutefois précisé aujourd’hui devant la Cour pénale internationale (CPI) avoir entendu parler de crimes qui auraient été perpétrés par les forces loyales au président en exercice Ange-Félix Patassé. Les combattants de M. Bemba figuraient parmi les forces qui soutenaient M. Patassé lors du conflit de 2002-2003.

« Par nos services de renseignement, on a su que dans l’autre camp, ils pillaient mais on ne nous a pas dit si c’étaient des libyens, des Banyamulenge ou un autre groupe », a indiqué le ‘‘témoin D04-23’’. Les Banyamulenge est le terme local utilisé pour désigner les troupes de M. Bemba.

Le témoin, qui est le vingt-sixième à déposer en faveur de la défense de l’ancien président de la République démocratique du Congo, a déclaré qu’il avait entendu parler de l’arrivé du MLC le 30 octobre 2002. Il a indiqué que l’avancée des rebelles vers la capitale Bangui avait rencontré ce jour-là une forte résistance ».

« Nous avons appris l’arrivée des Banyamulenge en renfort, des libyens et de plusieurs autres groupes dont les troupes de [Abdoulaye] Miskine », s’est souvenu le témoin.

Le témoin a cependant déclaré qu’il n’avait aucun détail sur l’engagement des soldats congolais dans le conflit. « Je n’ai pas combattu aux côtés des Banyamulenge. Á cette époque, ils étaient nos ennemis ».

Le ‘‘témoin D04-23’’ a conclu son témoignage ce matin. Dans sa déposition débutée mardi, le témoin a déclaré que ses collègues de rébellion dirigés par François Bozizé avaient agressé des civils.

M. Bozizé a lancé une rébellion après avoir été révoqué du poste de chef d’état-major de l’armée de M. Patassé. Le MLC, avec les troupes libyennes et une milice ethnique locale, a renforcé l’armée centrafricaine pour soutenir M. Patassé lors du conflit qui s’est conclu par la victoire de M. Bozizé le 15 mars 2003.

M. Bemba est jugé pour les crimes de viol, meurtre et pillage qui auraient été commis par ses troupes. Il nie les charges, soutenant que n’importe lequel des nombreux autres groupes participant au conflit pouvait avoir perpétré les crimes présumés.

Aujourd’hui également, un autre témoin se présentant sous le pseudonyme de ‘‘témoin D04-26’’ a poursuivi son témoignage mais la totalité de celui-ci a été entendu à huis clos. Les deux témoins ont apporté leur déposition via un lien vidéo.

Le ‘‘témoin D04-26’’ poursuivra son témoignage demain matin.

 


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