Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Un témoin a nié les suggestions des procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) selon lesquelles il pouvait avoir reçu des « promesses » en échange d’une déposition qui impliquait dans les crimes de guerre des forces autres que celles de l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba.

Témoignant sous le pseudonyme de ‘‘témoin D04-26’’, le témoin a déclaré s’être contenté d’être « prudent » lorsque, avant son témoignage, il avait indiqué aux avocats de la défense avoir eu connaissance de la conduite des troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba lors du conflit armé de 2002-2003.

Le témoin a attribué les actes de violence, notamment les viols et pillages, aux troupes rebelles dirigées par François Bozizé. Le témoin a joué un rôle dans cette rébellion mais les détails de ce rôle n’ont pas été divulgués.

Il a déclaré que parce que les rebelles ne recevaient aucun paiement, ils avaient commencé à voler les civils. Il a nié avoir connaissance d’aucune conduite répréhensible des combattants de M. Bemba déployés dans le conflit pour soutenir l’armée de la République centrafricaine (RCA).

Cependant, un document présenté par les procureurs montrait que le ‘‘témoin D04-26’’ avait indiqué aux avocats de M. Bemba avoir eu connaissance de l’intervention de cinq mois du MLC dans le pays en conflit. Interrogé par l’avocat de l’accusation Massimo Scaliotti pour savoir pourquoi, lors de sa déposition de quatre jours, il n’avait donné aucun témoignage sur ce point, le témoin a répondu que lors de son contact initial avec les avocats de la défense, il avait été « prudent ».

« Je n’avais pas tellement confiance en eux et j’étais fatigué de répéter certaines choses. Aujourd’hui, je suis devant des professionnels et je dois dire la vérité », a expliqué le témoin.

« Quelqu’un vous a-t-il promis quelque chose en échange de votre témoignage devant la Cour ? », a demandé M. Scaliotti.

« Personne ne m’a offert quoi que ce soit », a répondu le témoin.

L’accusation soutient que M. Bemba est pénalement responsable, en tant que commandant, des meurtres, viols et pillages qui auraient été commis par ses troupes. M. Bemba a reconnu que ses troupes avaient participé au conflit mais affirme qu’elles n’étaient pas sous son commandement mais sous celui du président en exercice de la RCA Ange-Félix Patassé.

Dans son témoignage d’aujourd’hui, le ‘‘témoin D04-26’’ a déclaré que les rebelles de M. Bozizé ne portaient pas d’uniformes militaires mais un « mélange de vêtements » lorsqu’ils brutalisaient les civils.

Le procès avait précédemment entendu de la part de témoins à charge qu’ils avaient reconnu les soldats du MLC comme les auteurs des crimes car les habits des combattants pillards les distinguaient des soldats centrafricains.

Un nouveau témoin de la défense débutera sa déposition le lundi 26 août.

 


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