Les audiences du procès de Jean-Pierre Bemba ont marqué une pause vendredi étant donné la mauvaise qualité sonore d’un témoin qui apportait sa déposition via un lien vidéo depuis un lieu dont le nom n’a pas été divulgué.
Le juge président Sylvia Steiner a ajourné prématurément les audiences jusqu’à lundi prochain, le 2 septembre, affirmant que la mauvaise connexion et le mauvais état de santé du ‘‘témoin D04-30’’ rendaient le témoignage « difficile ».
« Les juges sont très préoccupés par le son de mauvaise qualité et nous sommes également conscients que vous ne vous sentez pas bien et que vous devez prendre des médicaments », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’apporter son témoignage dans ces conditions était « trop problématique » et nous avons décidé de suspendre les audiences ».
Le ‘‘témoin D04-30’’ a comparu pour la première fois devant la Cour pénale internationale (CPI) ce matin. L’essentiel de sa déposition, consistant en l’interrogatoire de l’avocat de la défense Peter Haynes, a été entendu à huis clos. Le témoignage entendu par brefs instants en séance publique a indiqué, qu’en octobre 2002, des rebelles loyaux à François Bozizé en République centrafricaine (RCA) l’avaient violée.
Etant donné les difficultés pour obtenir que leurs témoins se rendent au siège de la Cour en Europe, les avocats de la défense ont demandé aux juges que la plupart de leurs témoins déposent à distance. Cela exige des transmissions audio et vidéo par le biais de réseaux de communication entre La Haye et les pays africains où les témoins sont basés.
La connexion via satellite est sujette à des interruptions. En mars dernier, les audiences ont marqué une pause en raison de problèmes techniques provoqués par une tempête de neige en Europe. Jusqu’à présent, 17 des 31 témoins appelés par les avocats de M. Bemba ont témoigné via un lien vidéo. Le procès a débuté en novembre 2010 et la défense a commencé sa plaidoirie en août dernier.
M. Bemba, un chef d’opposition en République démocratique du Congo est accusé de manquement à contrôler ses soldats du Mouvement pour la libération du Congo qui auraient violé, tué et pillé lors du conflit armé de 2002-2003 qui a ravagé la RCA. Il nie les deux accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, arguant que les autres groupes armés qui ont participé au conflit ont commis les crimes.