Un ancien garde du corps de Jean-Pierre Bemba a rejeté les affirmations selon lesquelles le chef d’opposition congolais accusé de crimes de guerre aurait donné un discours devant ses forces qui aurait attisé leur conduite répréhensible dans un conflit armé.
« M. Bemba ne s’est pas rendu à Zongo pour parler à ses troupes », a déclaré le témoin qui apportait sa déposition devant la Cour pénale internationale (CPI) sous le pseudonyme de ‘‘témoin D04-25’’.
L’accusation soutient que M. Bemba s’est adressé à ses forces dans la ville congolaise de Zongo avant qu’elles ne soient déployées lors du conflit de 2002-2003 en République centrafricaine (RCA). Ils affirment qu’il a indiqué à ses troupes qu’elles n’avaient aucune famille dans le pays voisin et que, une fois qu’elles seront dans la zone de combat, toute personne croisée, y compris celle portant des vêtements civils, était « l’ennemi ».
Le ‘‘témoin D04-25’’ a toutefois déclaré que M. Bemba ne s’était pas adressé à ses troupes à Zongo. Il a précisé que le chef d’état-major du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), le colonel Dieudonné Amuli, avait pu s’adresser à ses troupes avant leur déploiement. Le témoin n’a pu confirmer ce point parce qu’il ne se trouvait pas à Zongo.
Selon les procureurs, la progression du MLC dans le pays en conflit a été marquée par des meurtres, viols et pillages systématiques. Les combattants de M. Bemba étaient présents dans ce pays pour aider le président de l’époque, Ange-Félix Patassé, à combattre une rébellion armée.
M. Bemba a nié avoir exercé un commandement et un contrôle effectifs sur ses troupes une fois que celles-ci avaient traversé la frontière congolaise, arguant qu’elles étaient ensuite passées sous le commandement des autorités congolaises.
Dans son témoignage d’hier, le ‘‘témoin D04-25’’ a déclaré que M. Bemba ne commandait pas les opérations militaires du groupe car il n’avait fréquenté aucune école militaire. Le témoin a indiqué que c’était le colonel Amuli qui était chargé de commander et discipliner les combattants tandis que M. Bemba se concentrait sur les affaires politiques.
Cet après-midi, le ‘‘témoin D04-25’’ a affirmé que M. Bemba n’avait jamais été en contact avec les troupes et que tous les rapports concernant les opérations sur le terrain au Congo étaient envoyés au chef d’état-major. En tant que président du MLC, M. Bemba avait reçu des copies des rapports pour information uniquement. « En RCA, les troupes étaient sous le commandement des autorités militaires centrafricaines », a-t-il ajouté.
Entretemps, un nouveau témoin s’est présenté à la barre aujourd’hui. Portant le pseudonyme de ‘‘témoin D04-36’’, il a donné le début de sa déposition à huis clos. Il devrait poursuivre son témoignage demain matin.