Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Un témoin, qui avait témoigné avoir été battu en raison d’allégations voulant que son fils soit un partisan des rebelles et qui avait indiqué que sa fille de dix ans avait été violée par des soldats de l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba, a déclaré aujourd’hui que les enquêteurs de la Cour criminelle internationale (CPI) n’avaient pris aucune déclaration des membres de sa famille.

« Ils ne m’ont pas demandé [de s’entretenir avec eux] mais je ne pouvais pas amener mes enfants de mon plein gré », a déclaré aujourd’hui le témoin.

Le ‘‘témoin 42’’, dont le témoignage a débuté la semaine dernière, a raconté à la Cour l’entrée des troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba dans Bangui, la capitale de son pays d’origine, la République centrafricaine (RCA). Il a également décrit les soldats du MLC qui étaient présents à Bangui comme étant des « paysans illettrés et non rémunérés » mais a également indiqué que M. Bemba avait puni ses forces lorsqu’il avait appris qu’elles commettaient des atrocités sur les civils.

Aujourd’hui, le témoin a indiqué que les enquêteurs du Bureau du Procureur (BdP) avaient contacté son voisin par un téléphone portable appartenant au témoin pour arranger un entretien avec ce voisin. Le témoin a indiqué qu’il ne connaissait pas les détails de l’entretien qui s’était tenu entre les enquêteurs du BdP et son voisin.

« Ils ne m’ont posé que des questions me concernant. C’est moi qui, lors de ma déclaration, les ai informés que mes voisins avaient été témoins de ce qui m’était arrivé », a déclaré le témoin.

« Pourquoi n’avez-vous pas mis en contact les enquêteurs avec votre femme, votre fils ou votre fille ? », a demandé l’avocat de la défense Peter Haynes.

« Je ne pouvais pas les forcer d’aller voir et de convoquer mes enfants. C’était à eux de me demander d’aller chercher ma fille et de l’amener pour raconter son histoire », a rétorqué le témoin. Le ‘‘témoin 42’’ a ajouté que si les enquêteurs lui avaient demandé de présenter son fils, qui avait été également torturé par des combattants du MLC, il aurait été heureux d’emmener le jeune homme pour qu’il s’entretienne avec les agents du BdP.

Hier, le ‘‘témoin 42’’ a déclaré à la Cour présidée par le juge Sylvia Steiner que, la semaine dernière, des inconnus avaient agressé son fils avec une hache. Aujourd’hui, le témoin a indiqué qu’il avait été depuis informé que son fils se remettait de son agression.

M. Bemba, l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), est jugé devant la CPI pour manquement à contenir ses troupes qui ont violé, pillé et tué lors de leur campagne de 2002-2003 en RCA. Les troupes étaient présentes dans le pays à l’invitation du président de l’époque, Ange-Félix Patassé, qui avait sollicité leur aide pour combattre une tentative de coup d’état.

Le témoin bénéficiait d’un pseudonyme et d’une déformation numérique du visage et de la voix afin de protéger son identité.

Le procès se poursuivra demain avec le contre-interrogatoire du ‘‘témoin 42’’.


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