Un juge de la République centrafricaine (RCA) a indiqué aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) les raisons pour lesquelles il avait rejeté les charges pesant contre l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba. Les accusations avaient été présentées à Pamphile Oradimo, le doyen des juges du Tribunal régional de Bangui, par le procureur général de son pays.
Toutefois, M. Oradimo, qui témoignait pour la deuxième journée au procès pour crimes de guerre qui se déroule devant le tribunal basé à La Haye, a déclaré aujourd’hui que lorsque M. Bemba était devenu vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), il était devenu imprudent de le poursuivre dans le pays voisin.
Lors du contre-interrogatoire mené par l’avocat de la défense Aime Kilolo-Musamba, le juge de Bangui a indiqué qu’au terme de son enquête en septembre 2004, il avait rendu une décision rejetant toutes les accusations que les procureurs avaient tenté de retenir contre M. Bemba. « Le but était d’éviter tout éventuel problème diplomatique avec notre voisin [la RDC] », a-t-il déclaré.
L’enquête menée par M. Oradimo cherchait à établir quels étaient les responsables des crimes commis lors du conflit de 2002-2003.
Le témoin a affirmé qu’avant de prendre la décision de rejet des charges retenues contre M. Bemba, il avait entendu plusieurs victimes des actes de violence, ainsi que des officiers militaires impliqués dans le conflit armé. Toutefois, il n’a pas précisé ce que les commandants lui avaient déclaré.
M. Oradimo a indiqué qu’il n’avait rassemblé aucune preuve de la responsabilité pénale de M. Bemba pour les crimes commis pendant le conflit. Le témoin a déclaré avoir posé aux commandants militaires des questions sur l’organisation et le commandement des opérations lors de la campagne armée à laquelle les troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba avaient participé.
Les procureurs accusent M. Bemba d’être pénalement responsable des meurtres, viols et pillages qui auraient été commis par ses troupes, présentes en RCA à la demande du président en exercice Ange-Félix Patassé qui avait besoin d’aide pour combattre une tentative de coup d’état. M. Bemba a nié toutes les charges retenues à son encontre. Il a soutenu que non seulement n’importe quel groupe appartenant aux nombreux groupes en activité à l’époque en RCA avait pu commettre les crimes mais également que, une fois que les troupes du MLC avaient quitté le Congo, elles n’étaient plus sous son contrôle mais sous celui de M. Patassé.
Lors de l’interrogatoire mené par le procureur principal Petra Kneur, M. Oradimo a déclaré aujourd’hui que, lors de son enquête, il avait découvert que le MLC n’était pas le seul à perpétrer des crimes sur les civils mais que les troupes gouvernementales centrafricaines en avaient commis également.
« C’est principalement les troupes du MLC qui ont été accusées [des crimes] », a-t-il indiqué. Il a cependant ajouté que d’autres groupes tels que celui dirigé par l’assistant de M. Patassé, le colonel Abdoulaye Miskine, avaient aussi commis des actes de violence sur les civils.
« Les hommes de Miskine, à la lumière de l’enquête, étaient en réalité plus coupables de crimes, particulièrement de meurtres. Ils avaient également pillé des biens et volé certaines personnes des villes provinciales », a déclaré M. Oradimo. Par rapport aux hommes de Miskine, les autres milices centrafricaines « n’avaient commis que des crimes isolés ».
La défense poursuivra le contre-interrogatoire de M. Oradimo demain matin.
Voila au moins un homme qui a l’indépendance d’esprit malgré la corruption des moeurs des africains par les occidentaux, un noir qui sait dire blanc quand c’est blanc et noir quand c’est noir malgré la corruption et les menaces du blanc. Sekou Touré est très fier de lui et est avec lui pour l’éclairer
tu as bien dit mon frere.rien a ajouter.