Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, à quelques jours de l’ouverture de son procès, les juges d’appel ont incité les juges du procès à réexaminer si M. Bemba devait rester en détention à la Cour pénale internationale (CPI). 

Statuant sur un appel déposé par les avocats de M. Bemba, le juge président Akua Kuenyehia a déclaré que, jusqu’à cet examen, M. Bemba resterait en détention. L’examen devra déterminer « si M. Bemba doit rester en détention ou s’il doit être libéré, avec ou sans conditions ».

En juillet dernier, M. Bemba avait déposé un appel après que les juges du procès aient rejeté sa demande de libération conditionnelle pendant les week-ends. Les juges de la Cour procèdent périodiquement à des examens afin de savoir si les personnes placées en détention à la CPI doivent être ou non libérées. M. Bemba avait demandé que lui soit accordée une permission de courte durée durant les week-ends. Il avait proposé de revenir au centre de détention de la CPI les autres jours de la semaine.

Dans la décision rendue aujourd’hui, le juge Kuenyehia a précisé que, lors de la réalisation des examens, les juges devaient déterminer si un changement était survenu dans les circonstances justifiant la décision de détention. Néanmoins, la chambre d’appel a constaté que l’examen réalisé par les juges du procès était insuffisant car il s’est limité à la seule évaluation des nouvelles circonstances alléguées que M. Bemba a présentées.

Quoi qu’il en soit, le procès de l’ancien vice-président congolais débute lundi prochain et ce premier jour sera consacré aux exposés introductifs de l’accusation, de la défense et des représentants légaux des victimes participant au procès.

M. Bemba, âgé de 48 ans, sera la plus haute personnalité politique à être jugée devant la Cour de La Haye. Il a dirigé le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) avant de devenir vice-président et, par la suite, le chef de l’opposition en République démocratique du Congo (RDC).

Il est accusé de deux crimes contre l’humanité et de trois crimes de guerre résultant de son supposé échec à arrêter ou sanctionner ses troupes puisqu’elles ont commis des crimes contre la population civile en République centrafricaine (RCA). Les procureurs ont indiqué que ces crimes, qui comprennent le viol, le meurtre et le pillage, ont été commis entre le 26 octobre 2002 et le 15 mars 2003. Les troupes du MLC étaient présentes en RCA pour aider le président de l’époque, Ange-Félix Patassé, à écarter une tentative de coup d’état.

Transféré au centre de détention de la CPI à La Haye en juillet 2008 après son arrestation en Belgique, le procès de M. Bemba sera entendu par les juges Sylvia Steiner (président), Joyce Aluoch et Kuniko Ozaki.

Après les exposés introductifs de lundi, l’accusation présentera mardi son premier témoin. L’identité de ce témoin n’a pas été dévoilée mais il a désigné comme un témoin « général » puisqu’il apportera un témoignage sur le contexte général des faits et des crimes dont M. Bemba est accusé.

Le deuxième témoin qui devrait témoigner sera le Dr Adeyinka M. Akinsulure-Smith, un témoin expert sur les crimes sexuels et le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Trois autres témoins experts ont été sélectionnés à comparaître par l’accusation. Il s’agit d’experts sur l’utilisation de la violence sexuelle en tant qu’outil de guerre, sur les affaires militaires et sur la linguistique.


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